Le non-initié ou le nouveau demandeur d’emploi croit naïvement que le Pôle emploi, nom de marque du service public de l’emploi, sert à trouver du travail. Le Pôle emploi n’aide pas à trouver, tout au plus à chercher. Ses missions principales sont officiellement :
- aider les chercheurs d’emploi financièrement en attendant de retrouver un travail (Allocation de Retour à l’emploi -ARE-, nom administratif du chômage), ce qui correspond aux anciens Assedics.
- mettre en relation employeurs et futurs salariés potentiels, comme en témoigne l’ancien logo de l’ANPE : deux demi-sphères se correspondant parfaitement et sur le point de se rejoindre.
Concernant la mission d’aide financière, je ne suis pas concerné par l’ARE, puisque le dernier contrat qui me vaut des indemnités était dans le secteur public. L’argent ne provient donc pas du Pôle emploi. Cependant, c’est lui qui informe chaque mois mon ancien employeur que je suis toujours à la recherche d’un emploi, et qu’il doit continuer à me verser mon chômage. Pour ce faire, je dois remplir une déclaration mensuelle, et si j’oubliais de le faire, je serais radié et perdrais mes indemnités. Heureusement, Pôle emploi envoie un SMS de rappel quand la date limite approche, et je n’ai ainsi jusqu’ici jamais eu à faire face à une radiation administrative.
Concernant la mise en relation employeurs-salariés, le Pôle Emploi se met en relation avec des employeurs pour les inciter à publier des annonces et les accompagne pour la rédaction de ces dernières. Le chercheur d’emploi dispose ainsi d’un service d’annonces, auxquelles il peut répondre directement ou en passant par le Pôle emploi émetteur, lorsque le nom de l’employeur est masqué. Suite à une telle offre, Pôle emploi peut alors effectuer un filtrage et proposer un nombre restreint. Mais Pôle emploi n’a plus le monopole des offres d’emploi, et si je reçois encore celles-ci dans ma boite à mails, je les retrouve également via les services de veille-emploi auxquels je suis abonné dans ma famille de métiers. Or ceux-ci me fournissent aussi des offres d’autres provenances.
Les conseillers du Pôle emploi répètent à l’envi qu’ils ne sont pas là pour trouver du travail aux allocataires. Ils peuvent offrir différentes formes d’accompagnement, mais c’est au chercheur d’emploi d’effectuer les démarches. C’est la raison pour laquelle je ne suis pas d’accord avec le vocable de demandeur d’emploi utilisé par le Pôle emploi, l’Insee et les journalistes. Si nous étions des demandeurs, il suffirait de demander et d’attendre.
D’autre part, quand on s’adresse à un employeur potentiel, on ne lui demande pas un travail, mais on lui offre au contraire nos compétences, notre expérience, voire notre expertise, qu’on est est prêt à lui échanger contre un salaire. C’est du moins cette approche qui nous est conseillée lors des ateliers du Pôle emploi. Il en existe une vingtaine, qui vont de rédiger une LM à comment forcer le barrage du secrétariat en vue d’une candidature spontanée, en passant par mobiliser son réseau. Je les ai tous fait à mes débuts. Ils ont leur utilité, mais il n’y a pas d’intérêt à les faire plusieurs fois, sauf un : simulation d’entretien, qui se fait devant un caméscope. De plus, l’outil informatique n’est pas assez pris en compte :
[…] le Pôle Emploi devrait donc se mettre à la page en proposant des ateliers CV en ligne avec DoYouBuzz ou un outil du même type. De même que les bibliothèques il y a encore peu, le Pôle Emploi voit toujours Internet comme un outil à part, avec un unique atelier “Utiliser Internet pour sa recherche d’emploi”, alors qu’Internet devrait être mobilisé de façon transversale, avec un point sur le réseau dans chaque atelier. Pour cela les formations devraient se dérouler dans des salles informatiques, à l’instar par exemple des URFIST. Malheureusement, les moyens manquent.
Si les ateliers se font sur une journée ou une demi-journée, d’autres prestations aux noms variés s’étendent sur plusieurs mois avec des rendez-vous réguliers et des travaux à réaliser entre ces derniers. Ils sont le plus souvent réalisés par des prestataires plutôt que par Pôle Emploi. J’en ai fait plusieurs : la plupart en groupe, certains en individuel. Honnêtement, on n’y apprend pas grand chose. Leur principal intérêt est de relancer ou de maintenir la motivation. Je préfère nettement ceux en groupe, en raison du partage d’expérience.
Enfin, à la suite de son inscription, le demandeur d’emploi est censé voir régulièrement un conseiller Pôle emploi, lors l’entretien de suivi mensuel. Cependant, de l’aveu même des salariés de Pôle emploi, il s’agit d’un vœu pieux, en particulier depuis la fusion ANPE-Assedics.
En résumé, mes relations avec Pôle emploi sont peu étroites aujourd’hui. Elles se résument aux offres d’emploi dans ma boîte à mail et au flicagevia la déclaration mensuelle. J’ai trouvé mes trois dernières missions sans leur intervention (1-candidature spontanée, 2-bouche à oreille, 3-contacté par une boite d’intérim pour laquelle j’avais déjà travaillé). Parmi mes derniers entretiens, décrochés sans Pôle emploi également, ma présence numérique prend un part grandissante.
En retour, considérant que je suis autonome dans ma recherche d’emploi, le Pôle emploi me laisse une paix royale… jusqu’à ce mois d’octobre, où sans leur existence, je serais à nouveau en poste. Le rôle de Pôle emploi serait-il d’empêcher de travailler? Les détails prochainement.
Quels sont/ont été vos rapports avec Pôle emploi? Fréquents, distendus, inexistants? Qu’en attendez-vous? Si vous n’en attendez rien, faites le également savoir dans les commentaires! Vous n’avez jamais eu affaire à eux? Alors dites nous votre métier, pour que tous les chercheurs d’emploi puissent rêver à une reconversion!
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