Comme d’habitude, mon billet a pris de telles proportions que j’ai du le saucissonner. Internet n’est pas la jungle que certains décrivent, et il est régi par de nombreuses règles de bon usage. C’est également une source d’information aussi fiable que les autres supports, avec les mêmes travers. Son utilisation nécessite un apprentissage, en particulier pour les jeunes. La question est : qui peut assurer cet apprentissage. Le précédent article s’est intéressé aux professeurs. Celui-ci est tourné vers leurs collègues documentalistes en CDI.
Élèves et documentalistes
La FADBEN (Fédération des enseignants documentalistes de l’Éducation nationale) suggère en effet que les CDI peuvent participer à l’éducation aux médias numériques :
Le développement d’une culture informationnelle à l’école représente donc un défi pour la formation de la jeunesse du XXIe siècle. Connaître le fonctionnement des médias, savoir estimer la valeur de l’information sur l’Internet, avoir une vision claire des intérêts économiques qui animent des ténors du web tels que Google, Facebook ou Amazon, s’intéresser à l’histoire des technologies qui accompagnent aujourd’hui tous nos actes dans les sphères privée, sociale et professionnelle, savoir maîtriser son identité numérique en étant conscient des traces laissées sur le web, pouvoir analyser et comprendre un monde complexe où le numérique a brouillé les repères dans l’usage et l’appréhension de l’environnement socio-technique, tout cela participe à ce que l’on appelle la culture informationnelle, ce qui représente un formidable et nouvel enjeu de société pour le monde de l’Éducation.
Certes, mais quand je lis la description d’Anne Cordier du rapport à Internet qu’ont les professionnels dans les CDI, j’ai quelques doutes :
Pour faire une recherche sur Internet au sein du CDI du collège A, l’élève doit faire part de sa volonté de recourir à l’outil numérique auprès de l’enseignant documentaliste. S’amorce alors entre l’enseignant et le collégien une phase de discussion-négociation, destinée à évaluer la pertinence du recours à Internet pour mener la recherche souhaitée. Par souci de réguler de manière rigoureuse l’accès à Internet pour les recherches, et craignant des débordements d’usages, Pr-Doc B a instauré un « planning d’inscriptions pour les recherches informatiques ». Les élèves doivent se présenter au CDI pour expliquer le contenu et la finalité de la recherche qu’ils souhaitent faire, et prendre rendez-vous par le biais de ce planning auprès de l’enseignante. Aucune recherche sur Internet n’est autorisée si elle n’a pas été planifiée (et donc motivée) en amont.
[…] « Ici, attention, Internet, c’est sacrilège ! Pour y aller, faut vraiment le vouloir ! ».
[…] « Je tiens à ce qu’ils [les élèves] aient le réflexe livres, toujours, je défendrai toujours le support livre, au sens pertinence, pertinence du propos » (Pr-Doc C). Une « culture livresque » (Pr-Doc A) est mise en avant pour expliquer cet encouragement net à l’utilisation du support papier, qui semble de surcroît, aux yeux des professeurs documentalistes, plus facile à appréhender pour mener une recherche informationnelle.
[…] Au-delà de la hiérarchisation des supports, les enseignants documentalistes rencontrés lors de notre étude accordent au sein du CDI une place très importante au logiciel documentaire BCDI. Cet outil professionnel est un objet de référence pour ces professeurs documentalistes, qui tout en étant conscients des défauts du logiciel confèrent à ce dernier de hautes qualités en matière de recherche documentaire. Le recours à BCDI est d’emblée considéré comme un moyen de détourner les élèves de l’activité de recherche informationnelle sur Internet
[…] Pour un exposé, Chloé (collège B) recopie les informations trouvées sous le lien hypertexte Wikipédia de la page de résultats de Google, mais elle clique sur le second lien pour afficher la page. Elle nous explique : « Il faut pas que Madame voit que j’ai pris les renseignements dans Wikipédia, elle va pas aimer ça du tout ».
Elle ne va pas aimer ça du tout, la documentaliste, qu’on utilise Wikipedia comme une source fiable, alors que l’encyclopédie participative est truffée des bêtises de son collègue prof de lettres ! Consternant. Yann Moix peut aller se rhabiller. Est-ce une question de moyens – Le nombre d’ordinateurs dans les CDI est peut-être très limité – comme le suggère Silvère Mercier ?
Parce que j’ai constaté les moyens donnés aux professeurs documentalistes ne sont pas à la hauteur des enjeux et des besoins en formation des élèves.
Ou une question de mentalité ? Je ne suis pas sûr que le manque de moyens explique tout dans ce cas précis. Quel âge ont ces trois documentalistes pour s’accrocher à ce point au papier, jusqu’à dénier toute pertinence au numérique ? Ne savent-ils pas que L’encyclopédie Britannica recèle statistiquement autant d’erreurs que Wikipedia? N’ont-ils jamais entendu parler de l’analyse de de la revue “Nature” en 2005 à ce sujet, durant leurs études ou au détour d’un stage de formation continue? Ni de l’homme de Piltdown, ni du docteur Uplavici, ni de l’affaire Sokal ? Ils défendront toujours le support livre, au sens pertinence, pertinence du propos. Ils semblent sincèrement convaincus que les canulars et autres impostures intellectuelles ne sont apparus qu’avec Internet?!
En 2007 (pas au XIXe siècle, mais il y a seulement 5 ans), des créationnistes ont envoyé leur livre à toutes les bibliothèques de France. Un livre réellement beau, en papier glacé, avec de superbes photos. En réalité, les photos sont des montages dignes de l’homme de Piltdown, et le propos est de dénoncer la théorie de l’évolution, au profit de la théorie créationniste, qui prend la Bible au pied de la lettre et non au sens métaphorique ou interprétatif. Selon eux, le monde a réellement été créé en 7 jours, il est vieux d’environ 6000 ans et n’a plus bougé depuis le Déluge. Il y a même un musée créationniste, le Creation Museum, aux USA, pays d’origine de ce mouvement. Ce dernier étend maintenant son influence en Europe (Pologne, Italie, Royaume-Uni, Allemagne…). Je frémis à l’idée que certaines bibliothèques aient pu intégrer L’Atlas de la création dans leurs collections en sciences, au prétexte qu’un livre est toujours fiable. Il a quand même fallu une circulaire du ministère de l’éducation nationale pour alerter les destinataires!
Il a donc un filtrage des ouvrages autorisés à entrer dans les établissements scolaires, donc dans les CDI :
Comment contrôle t-on les ouvrages reçus par les établissements scolaires?
Le chef d’établissement est responsable de la vie de son collège ou de son lycée. S’il arrivait qu’un ouvrage échappe à la vigilance des documentalistes et des enseignants, le chef d’établissement serait là pour éviter qu’il soit mis à la disposition des élèves. Mais ce genre d’intervention est rarissime.
Par conséquent, ce qui est fiable, c’est la sélection du professionnel de l’information, pas le livre en soi.
Or s’attacher à ce point à ce que les élèves aient le réflexe livre, c’est leur faire croire que le livre est toujours fiable : c’est plus compliqué de chercher dans les livres, mais ceux-ci sont plus fiables qu’Internet, donc le jeu en vaut la chandelle. C’est peut-être vrai dans une bibliothèque scolaire du fait de la politique d’acquisition, mais si plus tard ils tombent sur les essais de Céline, de Maurras ou de Brasillac dans un brocante ou chez un bouquiniste, seront-ils censés prendre ces écrits au pied de la lettre ? (J’ai d’abord pensé à Mein Kampf, [qui pourrait bientôt être réédité pour les enfants, maj du 26 octobre 2012] mais on m’aurait accusé de franchir le point de Godwin 🙂 )
J’ai quelques profs documentalistes parmi mes followers de Twitter et mon but n’est pas de me fâcher avec eux. En lisant l’article d’Anne Cordier, je me suis fait une représentation d’Internet dans les CDI qui me met mal à l’aise et m’inquiète. Détrompez moi en me donnant votre avis. Dites moi que les documentalistes font bien partie des personnes les mieux placées pour l’apprentissage de la littératie?
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Elle ne va pas aimer ça du tout, la documentaliste, qu’on utilise Wikipedia comme une source fiable, alors que l’encyclopédie communautaire est truffée des bêtises de son collègue prof de lettres ! Consternant. Yann Moix peut aller se rhabiller. Est-ce une question de moyens – Le nombre d’ordinateurs dans les CDI est peut-être très limité – comme le suggère Silvère Mercier ?
Parce que j’ai constaté les moyens donnés aux professeurs documentalistes ne sont pas à la hauteur des enjeux et des besoins en formation des élèves.
Ou une question de mentalité ? Je ne suis pas sûr que le manque de moyens explique tout dans ce cas précis. Quel âge ont ces trois documentalistes pour s’accrocher à ce point au papier, jusqu’à dénier toute pertinence au numérique ? Ne savent-ils pas que L’encyclopédie Britannica recèle statistiquement autant d’erreurs que Wikipedia. N’ont-ils jamais entendu parler de l’analyse de [science po] à ce sujet durant leurs études ou au détour d’un stage de formation continue? Ni de l’homme de Piltdown, ni du docteur Uplavici, ni de l’affaire Sokal ? Ils défendront toujours le support livre, au sens pertinence, pertinence du propos. Ils semblent sincèrement convaincus que les canulars et autres impostures intellectuelles sont ne sont apparus qu’avec Internet?!
En 199x (pas au XIXe siècle, mais il y a seulement xx ans), les créationnistes ont envoyé leur livre à toutes les bibliothèques de France. Un livre réellement beau, en papier glacé, avec de superbes photos. En réalité, les photos sont des montages dignes de l’homme de Piltdown, et le propos est de dénoncer la théorie de l’évolution, au profit de la théorie créationniste qui prend la Bible au pied de la lettre et non au sens métaphorique. Selon eux, le monde a réellement été créé en 7 jours, il est vieux d’environ 6000 ans et n’a pas bougé depuis le Déluge. Je frémis à l’idée que certaines bibliothèques aient pu intégrer ce livre à leurs collections, au prétexte qu’un livre est toujours fiable. Ce qui est fiable, c’est la sélection du professionnel de l’information, pas le livre en soi. S’attacher à ce point à ce que les élèves aient le réflexe livre, c’est leur faire croire que le livre est toujours fiable : c’est plus compliqué de chercher dans les livres, mais ceux-ci sont plus fiables qu’Internet, donc le jeu en vaut la chandelle. C’est peut-être vrai dans une bibliothèque scolaire du fait de la politique d’acquisition, mais si plus tard ils tombent sur les essais de Céline ou de Mauras dans un brocante ou chez un bouquiniste, seront-ils censés prendre ces écrits au pied de la lettre ? (J’ai d’abord pensé à Mein Kampf, mais on m’aurait accusé de passer le point de Wxxx 🙂 )
J’ai quelques profs documentalistes parmi mes followers de Twitter et mon but n’est pas de me fâcher avec eux. L’étude d’Anne Cordier dresse un portrait affligeant d’Internet dans les CDI. Les collèges qui ont servi à l’étude sont-ils représentatifs de l’ensemble du second degré en France ? Anne Cordier a-t-elle un parti pris, le portrait qu’elle dresse est-il objectif ? Donnez moi votre avis.
Bonjour,
Puisque l’on parle de mon travail de recherche dans ce billet, j’aimerais avoir un droit de réponse, car je souhaite contester vivement la manière dont mes travaux sont utilisés ! J’aimerais donner des précisions aux lecteurs, et pouvoir défendre mon travail qui est « objectif » dans la mesure où c’est un travail de recherche. Quiconque me connaît un minimum (et j’aurais apprécié que l’auteur prenne ici contact avec moi avant d’écrire un tel commentaire de mes propos) sait que je n’ai aucunement l’intention de nuire à la profession d’enseignant documentaliste, une profession que non seulement j’ai exercé avec enthousiasme et conviction, mais qu’en plus je défends au quotidien !
Une petite remarque en conclusion provisoire, puisque j’espère avoir ce droit de réponse… : peut-on parler d’objectivité de la part de l’auteur de ce billet ? … d’autant plus lorsque celui-ci distingue nettement « les professeurs » et ce qu’il nomme « les documentalistes de CDI »… … …
Anne CORDIER
Docteure en Sciences de l’Information et de la Communication
@ Anne Cordier
Bonjour
Pour appeler les documentalistes à réagir, j’ai été maladroit en stigmatisant votre étude. Parler de parti pris et d’objectivité était malheureux, je vous l’accorde, et je vous fait mes excuses. J’ai donc pris la liberté de reformuler la question finale de ce billet.
C’est vrai, je ne connais pas l’ensemble de vos travaux, et je ne me suis basé que sur un seul de vos articles, trouvé pendant ma veille au détour d’un Scoop-It. Néanmoins, j’ai bien relu l’article en question, et j’ai bien retrouvé le dénigrement systématique du numérique de la part des trois professeurs documentalistes vis à vis du livre, et le recours au logiciel BCDI comme à une bouée de sauvetage.
Ces trois citations sont bien dans votre article, je ne les invente pas? Internet est vu par ces trois documentalistes comme le terrain des élèves, ce qui est paradoxal. Internet ne devrait-il pas être autant sinon plus le terrain du documentaliste?
Je fais le distinguo entre le professeur documentaliste et les autres professeurs car le spécialiste de l’information, c’est le premier. Voyez la conclusion du billet précédent : “Celui qui, à l’école, est censé avoir fait des études [en info-doc] est le documentaliste. Est-il donc mieux placé que les autres professeurs pour assurer l’apprentissage de la littératie?”
ou le début de la conclusion de ce billet-ci :“J’ai quelques profs documentalistes parmi mes followers”
Si je n’écris pas systématiquement “professeur” devant “documentaliste”, c’est uniquement pour alléger le style et aucunement pour les dénigrer face à leurs collègues. Et si je précise “en CDI” en début de billet, c’est pour resituer mon propos dans le contexte scolaire. Toutefois, tous les professeurs des autres matières n’ont pas nécessairement eu de formation à Internet (on peut le regretter), car ce n’est pas leur cœur de métier, contrairement aux professeurs documentalistes. Alors pourquoi un tel sentiment d’infériorité de ces derniers face à leurs élèves quand au réseau?
C’était le véritable sens de ma question de fin de billet : “dites-moi que je me trompe, que j’ai mal compris, que ces trois documentalistes ne représentent pas une généralité!”
Je n’ai jamais pensé que le sens de votre article était de rabaisser cette belle profession. Vous vous y concentrez, si j’ai bien compris, sur le contraste qui caractérise l’appréhension des TICE en contexte formel (à l’école) et non formel (à la maison, en famille, avec les amis). C’est cela qui m’a d’abord donné envie de le lire. En tapant votre nom sur HAL, j’ai trouvé un autre article de vous : “Formaliser l’activité de recherche d’information : les modèles et modélisations à l’épreuve des pratiques effectives”, dont le résumé évoque à nouveau le formel et le non formel, concernant les pratiques cette fois. Je vais le lire avec intérêt.
Bonjour,
Je suis en désaccord avec la vision du professeur documentaliste développée dans votre article. Bon, comme dans toute profession, on trouve des personnes très différentes et sur 9.000 professeurs documentalistes, il se peut que certains correspondent au portrait tracé mais tout de même… Je suis professeur documentaliste depuis 18 ans dont 10 ans dans le secondaire, j’ai été engagée associativement (présidente de la FADBEN), participé à la formation des professeurs documentalistes, été membre du jury du CAPES et… je ne reconnais pas du tout la grande majorité des personnes que j’ai pu rencontrer dans ma carrière !
Au delà d’une impression strictement personnelle, cela ne correspond pas du tout non plus aux critères de recrutement des professeurs documentalistes, qui passent un CAPES (très sélectif)centré sur les connaissances en information-documentation et contenant une épreuve de recherche documentaire en ligne ! Je n’ai guère rencontré dans ce contexte d’inculte en sciences de l’information et généralement le discours sur internet et les nouvelles technologies est fondé sur des connaissances précises et non sur une nostalgie du livre.
Les sites et blogs tenus par des professeurs documentalistes témoignent d’ailleurs de ce dynamisme et certains se consacrent d’ailleurs à la promotion de la littéracie…
Bonjour,
Difficile de généraliser sur la relation des profs docs à l’Internet et leurs pratiques à partir de ce seul article d’Anne Cordier qui a interrogé 45 élèves de 6e et 3 professeurs documentalistes, les pratiques sont beaucoup plus riches. Ce serait un peu comme vouloir tirer des conclusions sur toutes les BU de santé en France à partir du seul exemple de la BIU Santé de Paris.
Libre accès à Internet : Ce qui se justifie parfaitement en BU (où le public est constitué de jeunes adultes) ne peut se concevoir dans un collège qui accueille des pré ados et des ados.
Papier vs informatique : la question ne se pose pas en ces termes là mais en termes d’acquisition de connaissances. Quel intérêt de recopier un article de Wikipedia (ou de l’imprimer) ou de recopier la page d’un livre si le lecteur (ou plutôt le scripteur ou l’imprimeur)ne comprend pas ce qu’il lit. Ce n’est effectivement pas le support qui fait la fiabilité et les usages hybrides qui sont la réalité, y compris des jeunes générations, doivent être encouragés. C’est ce qu’essaient de faire, peut-être maladroitement les profs-docs de l’étude. En 6e, les élèves sont au début de leur longue marche vers l’autonomie informationnelle et les contrôles « insoutenables » ont aussi un effet éducatif lorsqu’ils s’accompagnent d’un temps de dialogue.
Pour conclure, il me semble abrupt de se fonder sur cette unique étude pour aborder le rôle des professeurs documentalistes dans la promotion de la littératie. Les travaux de la FADBEN montrent à quel point la maîtrise de l’information (pas de traduction exacte pour information literacy) est une préoccupation de cette profession depuis près de 30 ans, avant l’avènement d’Internet.
(pour info, j’ai été prof-doc pendant 15 ans et rejoindrai mon premier poste de conservateur de bibliothèques en juillet prochain).
Cordialement,
Françoise Martinelli
@ Fructus @ Françoise Martinelli
Bonjour et merci pour vos commentaires!
Merci de me détromper quand à l’image que je me faisait d’Internet dans les CDI. N’y ayant pas accès comme on peut avoir accès aux BU et BM, il est facile de perdre en conjectures quand à l’activité quotidienne qui s’y tient. De plus, force est de constater (et là je parle d’expériences vécues personnellement, et pas en tant que simple lecteur) que tous les bibliothécaires ne sont pas des férus d’Internet, tout on reconnaissant que leur part baisse dans le total des professionnels. Il y a aussi des personnes bien formées dont les initiatives sont bloquées par certaines tutelles frileuses. Pour les BU, lisez par exemple Ma(g)BU d’Alain Carré. Il y aussi les belles paroles du type « le numérique, il faut s’y mettre (pour différentes raisons) » qui ne sont pas suivies d’effet.
Pour les CDI, j’ai besoin de votre aide pour me faire une idée juste. Les travaux de la FABDEN sont une chose, mais je souhaiterais aussi avoir une idée du travail au quotidien.
@Fructus
Vous évoquez des sites et blogs tenus par des professeurs documentalistes. Je serais heureux de relayer leurs adresses ici.
@Françoise
L’accès à Internet doit en effet suivre des modalités différentes selon l’âge du public concerné. Néanmoins, est-il normal d’aiguiller un élève sur un autre outils (BCDI) sans l’en avertir? Est-ce comme cela qu’on promeut l’information littératie? En quoi lui crier de loin la requête à taper (seconde guerre mondiale), sans plus d’explication, va aider l’élève dans sa marche vers l’autonomie? Avouez que j’avais besoin de votre témoignage pour (re)devenir optimiste.
En revanche, je suis d’accord avec vous concernant le support : il n’y a aucun intérêt à copier sans comprendre et j’apprécie que vous mettiez sur le même pied d’égalité page de Wikipedia et page d’un livre. Internet n’est pas plus fiable que les autres supports, mais pas moins non plus, et vice et versa. C’est ce que j’ai tenté de montrer avec de nombreux exemples dans mes trois derniers billets. Ainsi, j’aime votre idée que ce sont les usages hybrides qui doivent être encouragés. Nous somme sur la même longueur d’onde 😉
@Anne Cordier
Je souhaite ajouter ceci à mon précédent commentaire.
Dans votre commentaire, vous souhaitez apporter des précisions aux lecteur sur vos travaux. Cet espace vous est grand ouvert et j’aurais plaisir à vous lire.
Je vous propose de commencer par ces sites, animés par des professeurs documentalistes, et qui donnent une idée de leurs préoccupations et de leur activité de « promotion de la culture de l’information ».
Il y a des sites proposés par l’institution, qui sont au moins partiellement alimentés par des documentalistes. Ils vous donneront la vision institutionnelle, par exemple :
– SavoirCDI http://www.cndp.fr/savoirscdi/ ,
– Eduscol – Doc & CDI http://eduscol.education.fr/cdi
– et des sites de formation des documentalistes qui pourront donner une idée des objectifs de formation identifiés par leurs formateurs. Par exemple : http://formdoc.rouen.iufm.fr/
Il y a aussi des sites indépendants, si nombreux que je ne vous donne que quelques exemples :
– Doc pour Docs http://docsdocs.free.fr
– Mesdocsdedoc : http://mesdocsdedoc.over-blog.com/
– Tic Tac Doc (site d’étudiants préparant le CAPES) : http://aristide.12.free.fr/
Et en voici deux, tenus par des documentalistes très engagés pour l’acquisition de la culture de l’information pour tous les élèves :
– Guide des égarés : http://www.guidedesegares.info/
– Trois couronnes : http://lestroiscouronnes.esmeree.fr/
Je pense que tout cela fait un bon point de départ !
Par ailleurs, je m’associe aux réserves de Françoise Martinelli concernant l’utilisation des travaux d’Anne Cordier. Quelle que soit la qualité de sa réflexion, je pense qu’il serait très hasardeux de tirer des conclusions générales sur la profession à partir d’une étude, aussi scientifique soit-elle, appuyé sur 3 cas.
Bonjour,
L’accès aux ordinateurs est le plus souvent dans nos CDI de collèges et de lycées, soumis à « inscription ». Tout d’abord, dans un souci de statistiques. Le plus souvent cela permet d’engager un dialogue, si nécessaire, avec l’élève dans le but d’affiner les recherches et peut-être de suggérer des supports pertinents.
Ce positionnement, qui peut sembler contraignant vu de l’extérieur, s’appuie sur l’idée que les Centres de Documentation ne sont pas des Cybercafés, où l’on vient faire tout et n’importe quoi. En cela il suffit de lire les chartes informatiques des établissements scolaires ou de prendre connaissance des listes de sites internet qui sont ouverts ou bloqués par les SLIS académiques.
On comprendra alors aisément que la démarche des professeurs-documentalistes s’inscrit dans une réflexion pédagogique collective.
C’est parce que le professeur-documentaliste maitrise son fonds documentaire (que ce soit des ressources support papier ou des ressources numériques, ou autres lieux telles que des bibliothèques ou centres de ressources spécialisés) qu’il est à même de conseiller, d’orienter les différents publics vers telle ou telle ressource.
C’est également parce qu’il ou elle connaît bien ses publics, qu’il ou elle interviendra.
Il s’agit davantage de pointer vers des ressources pertinentes et efficaces.
Je m’appuie sur plus de 20 ans d’expérience, majoritairement en lycée ayant également des formations supérieures (BTS et CPGE).
Concrètement, les élèves qu’ils soient en seconde ou en CPGE, ou les enseignants sont ravis et ne sont pas avares de remerciements… A l’usage, je constate également que nos publics sont demandeurs et n’hésitent pas à nous solliciter.Instaurer une relation de confiance me semble essentielle.
En espérant que ma contribution apporte un éclairage plus nuancé sur les pratiques mises en œuvre par les professeurs-documentalistes.
Cordialement,
Anne Godbille
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