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100 jours pour passer à Windows 10

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Votre mise a niveau est arrivee

Depuis juillet 2015 ou les mois qui ont suivi, vous avez sans doute (eu) une nouvelle icône dans votre zone de notification de Windows, en bas à droite de votre écran, en forme de logo de Microsoft…

… Qui ouvrait ceci en cliquant dessus :

Microsoft propose depuis près d’un an Windows 10 en tant que mise à jour gratuite pour les appareils dotés d’une version de Windows 7 ou de Windows 8/8.1 authentique et éligible. Mais cette offre n’est pas éternelle. Pour ceux qui ne l’ont pas encore fait et à moins que vous n’ayez une allergie pour le dernier système de Microsoft, vous avez jusqu’au 29 juillet 2016, soit 100 jours.

Windows 10 : 1984?

Depuis le début, la question de l’espionnage par Windows 10 a été posée par les internautes. Comme c’est gratuit, les complotistes sont à l’oeuvre pour prouver que les mouchards de Windows 10, c’est 1984. Les mêmes accusaient déjà les versions 7 et 8 de comporter des fonctionnalités d’espionnage. Sans être complètement naïf, il ne faut pas exagérer. Contrairement à ce qu’affirment les paranos, il n’est pas (encore) question de se faire scruter son disque dur local, comme Amazon le fait avec son Kindle.

Concernant la gratuité, je pense que Microsoft s’aligne sur Apple (iPhone, iPad) et Google (Android), pour qui la valeur ajoutée n’est plus dans l’OS mais dans les applis associées et les services de streaming du Store, bref, les contenus.

Pour ce qui est de Big Brother, Next impact résume en trois mots :

Données
En
Ligne

La caractéristique essentielle à savoir est que plus on synchronisera de données, plus ces dernières pourront aller se balader sur des serveurs situés physiquement au sein des frontières des États-Unis. Ce qui, en vertu de la loi américaine (particulièrement le FISA), permet à la NSA – et plus globalement au renseignement américain – de puiser dans ces données si nécessaires, dans le cadre d’une enquête par exemple.

Il suffit de synchroniser le moins possible, voilà tout. Il y a des services de cloud autres que One Drive, notamment chez OVH, dont les serveurs sont en France. Pour le reste, rien de nouveau sous le soleil, on ne sera pas plus épiés qu’avec les versions antérieures de Windows qui faisaient déjà des stats sur notre dos, et on s’en accommodait fort bien (cf le n°25 du Vinvinteur ci-dessous, de 2013, soit longtemps avant Windows 10).

http://dai.ly/xz67iw

Ce n’est pas pire que Google, Facebook, Amazon, Apple et consorts. Je vous renvois vers l’émission Soft Power du 1er mai 2016 sur France Culture : Grandeurs et décadences des GAFA. Quand c’est gratuit, vous êtes le produit dit-on aujourd’hui. C’est un progrès : auparavant, nous étions déjà le produit, et en plus c’était payant.

La collecte de données personnelles par les GAFAM (GAFA + Microsoft) en vue d’alimenter leurs algorithmes sans qu’on sache si cette collecte est bien anonymisée, ni à qui sont vendues ces données, est un scandale (A titre d’exemple, Big Data, les nouveaux devins – Spécial investigation).

Mais il ne faut pas confondre avec l’espionnage d’Etat de nos activités en ligne : sous couvert de soi-disant lutte contre le terrorisme, on met en place des boites noires censées repérer des comportements suspects individuels. Quand Microsoft ou une autre boite numérique collectent des données, ils se foutent bien qu’elle proviennent de M. Martin ou de M. Tartempion. Ce qui les intéresse, c’est d’amasser de la donnée pour alimenter leurs modèles. L’approche des Etats est exactement inverse : à partir de modèles pré-existants, ils cherchent à isoler tel individu, et pas un autre, dans la masse des données collectées. Les Etats cherchent à savoir que c’est bien Pierre Durant, boulanger de son état, 27 ans, qui est allé sur un site illicite, et pas son voisin, pour pouvoir lui infliger 3 ans de prison en cas de site incitant à la haine, ou lui envoyer une lettre de la Hadopi en cas de P2P. C’est de nature à favoriser l’auto-censure des internautes quand à leurs sources d’information. La liberté de s’informer étant écornée, c’est l’ensemble des droits de l’homme qui sont atteints.

Windows 10 : y aller ou pas?

J’avais aussi des interrogations plus personnelles, auxquelles j’ai pris le temps de trouver les réponses :

  • Ni Media Center, ni démineur, ni pilote de lecteur de disquette? Qu’importe, je ne les utilisais déjà pas avec Windows 7.
  • Si je devais ultérieurement tout réinstaller (par exemple obligé à un format C: radical), quelle version serait installée, la 7 ou la 10? Réponse : la version 10. Bien.
  • Comme lors d’une réinstallation de XP ou de 7 que j’ai déjà réalisées, allais-je devoir réinstaller tous mes autres logiciels? Réponse : non. La mise à niveau peut garder les autres applications en l’état, paramétrages compris ; même Office, dont ma version starter était incluse dans Windows 7, c’est à dire sans disque d’installation.
Avant la mise à jour

Une fois rassuré, j’ai donc fait ma réservation en septembre et le téléchargement s’est fait en quelques jours en tâche de fond.

CNET préconisait quelques manips de bon sens à réaliser avant de se lancer :

  1. Vérifier la compatibilité de son matériel (il y a une application pour ça)
  2. Etre à jour des Windows Update (Windows 7 sp1 ou Windows 8.1)
  3. Supprimer les programmes inutiles
  4. Supprimer Windows.old (pour les testeur ou en cas de mise à jour majeure antérieure)
  5. Nettoyer le disque, les fichiers temporaires et gagner de la place
  6. Vérifier les mises à jour des logiciels et pilotes
  7. Sauvegarder ses fichiers personnels

Pour ma part, j’ai du en plus attendre d’être sûr d’avoir suffisamment de place sur mon disque dur pour la dernière étape (20 Go libres requis pour la version 64), car l’espace disponible jouait au yoyo depuis le téléchargement.

Durant des jours, mon disque système était tantôt avec l’espace suffisant, tantôt plein, sans que je fasse quoique ce soit.
L’installation

Un jour de novembre où ma barre d’espace disponible était bleue et que j’avais un peu de temps devant moi, je me suis lancé.

A ma grande surprise, Windows Update a encore téléchargé quelque chose (2.5 Go), alors je croyais que c’était fini depuis deux mois.
Enfin, le moment du clic sans retour en arrière possible est arrivé.

Après m’avoir fait accepter la licence, le système m’a demandé si souhaitais conserver applications, paramétrages et documents ou bien faire une installation de novo. J’ai évidemment choisi la première option, en croisant les doigts pour ne rien perdre.

La licence, qui rend allergiques certains utilisateurs, parce qu’elle réuni les CGU non seulement du logiciel Windows 10, mais aussi celles des services Microsoft en ligne. Pour autant, le compte Microsoft n’est pas obligatoire pour utiliser Windows 10, et une bonne partie des informations peut être court-circuitée en désactivant leur envoi.

Après plusieurs redémarrages entre les phases de

  • copie des fichiers
  • installation des fonctionnalités et pilotes
  • configuration des paramètres,

Le système était prêt.

J’ai retrouvé mon ordinateur tel que je l’avais laissé avant la mise à jour. Windows 10 garde la totalité des paramètres : les fonds d’écran, les applications, les raccourcis (bureau et barre des tâches) et autres personnalisations effectuées. Même IE était encore là, alors que j’avais imaginé qu’il serait supprimé au profit d’Edge, au point d’avoir sauvegardé mes Favoris dans un coin. Côté matériel, idem : clavier, lecteur de DVD, prises diverses (USB, RJ45…) R.A.S (sauf une, voir ci-dessous).

Après cinq mois d’utilisation

Tous les logiciels que j’utilisais antérieurement fonctionnent, aucune incompatibilité avec le nouvel environnement. Pourtant, j’ai eu plusieurs désagréments.

Deux jours après le passage à Windows 10, j’ai perdu l’usage de mon pad (il s’agit d’un PC portable) durant 24h, au point de me balader quelques temps avec une souris de secours au cas où.

Durant des mois, la barre des tâches a joué les divas, soit en n’apparaissant pas à l’allumage, soit en apparaissant mais en n’étant pas fonctionnelle, voire même en devenant sourde en cours de session. Dans ces cas-là, sans possibilité de cliquer sur le bouton démarrer pour lancer une appli ou sur l’icône de réseau pour choisir un réseau Wifi, la seule solution était d’éteindre sauvagement. En effet, le Alt F4 permettait bien d’éteindre aussi, mais je retrouvais l’état défectueux de la barre des tâches au rallumage.

Ponctuellement, j’ai aussi eu des soucis de mise en veille/arrêt. Après une mise en veille pour garder en mémoire vive mes travaux dans l’état où je les avais laissés (navigateur avec des pages à lire hors connexion notamment), il est arrivé deux ou trois fois que l’ordinateur s’arrête et que je me retrouve avec un bureau vide à la relance.

Tous ces problèmes semblent réglés aujourd’hui, à la faveur des mises à jour automatiques de Windows 10 (je croise les doigts). Un seul subsiste : ma carte son. Je ne sais pas si c’est le pilote ou une incompatibilité avec le système d’exploitation, mais l’ordinateur ne fait plus la bascule entre les haut parleurs et le casque (ou les enceintes externes) quand je branche/débranche la prise jack. Je dois aller dans le gestionnaire de carte son pour le lui faire savoir, à la main. C’est parfois pénible quand on a lancé un fichier et qu’on se rend compte qu’on n’a pas de son, parce l’appareil est resté sur le casque, alors qu’on a débranché la prise jack une demi-heure plus tôt en changeant de pièce :

Dans le même ordre d’idée, il est même arrivé, ponctuellement, que le son se coupe subitement, et qu’on n’ait plus accès ni au casque, ni aux haut parleurs. On n’a plus qu’à sauvegarder tout ce qu’on peut et redémarrer. Quand on avait des pages web hors ligne, c’est assez désagréable de les perdre jusqu’à la prochaine session de Wifi, parce que « madame la carte son n’était pas d’humeur ce jour-là!« 

Les nouveautés les plus marquantes

Continuum et Hello

Le concept de continuum est la dérivée du système fermé imaginé par Apple et déjà copié par Android : une grande variété d’appareils, un seul système d’exploitation, un seul store. L’avantage avec un PC, c’est qu’on peut encore s’approvisionner ailleurs en logiciels et en contenus.

Hello est le nom de la reconnaissance digitale ou faciale, qui ne sont pas plus performants que le bon vieux mot de passe en terme de sécurité, mais c’est ce qu’on appelle le progrès. Inutilisable sans un scanner dans un cas, ou sans webcam RealSense 3D dans l’autre.

Les bureaux virtuels

Quand une idée est bonne, elle est reprise par tous. Celle d’organiser autant de bureaux que l’on veut vient du monde Linux : un pour la veille métier, un pour la création musicale, un autre pour les travaux sur les sites Web, un pour les loisirs, etc. Je ne sais pas quelle interface graphique en est à l’origine : KDE ou Gnome?

Le nouveau Menu Démarrer

Il m’a fallu quelques jours pour me rendre compte que la disparition du champs de recherche qui figurait en bas du menu de Windows 7, n’empêchait pas de taper sa requête « dans le vide » pour retrouver les applications installées. Ouf, je m’étais fait une frayeur 🙂

Quand aux blocs issus de Windows 8, intégrés sur la droite du menu, je ne m’en sert pas du tout. Je continue à accéder à Facebook, Twitter et autres depuis mes navigateurs, à lire mes mails par Thunderbird, à regarder mes photos avec FastStone, mes vidéos avec VLC, etc. Devoir se connecter pour laisser le moindre mot sur le moindre Post-It, très peu pour moi.

Le navigateur Edge

Internet Explorer n’est que l’un de mes navigateurs. J’utilise aussi Chrome et Firefox pour mes tâches courantes, et ponctuellement Opera et Safari pour voir le rendu d’un site. Néanmoins, IE plante de plus en plus souvent. Je pense que je vais bientôt transférer ses Favoris vers Edge, son remplaçant.

L’assistant Cortana

La version Microsoft du Siri racheté par Apple. N’ayant qu’un seul appareil sous Windows, sans micro intégré et vu mes problèmes de carte son, je ne l’ai jamais utilisé. Ce n’est pas plus mal, puisque :

Windows 10 génère également de nombreuses statistiques anonymes pour les besoins d’analyse de Microsoft, certaines pouvant être désactivées, d’autres pas. Certaines informations identifiantes seront également brassées par Microsoft, notamment tout ce qui a trait à Cortana, l’assistant vocal, qui aura pour mission de proposer de manière assez proactive des données en fonction de ce que vous faites.

Solange te parle a passé la nuit avec Siri. Cela doit être assez proche de Cortana :

Il parait que depuis le début 2016, la mise à niveau a été grandement simplifiée et se fait quasi automatiquement.

  • Avez-vous eu des problèmes (pertes de fichiers, pilotes matériels mal adaptés ou autres)?
  • Parmi les nouveautés de Windows 10, êtes-vous devenus addicts à certaines?
  • Inversement, tout en travaillant sur un PC sous Windows, vous avez peut-être une aversion irrépressible contre sa dernière mouture. Expliquez-nous pourquoi.

Par contre si vous ne travaillez que sous Linux, iOS ou Android, ne venez pas nous expliquer pourquoi vous n’aimez pas Microsoft, c’est un débat caduque et sans fin : les goûts et les couleurs…

La mise à jour vers Windows 10 est passée de « optionnelle » à « recommandée » en début d’année.

Sources :

Vous aimerez aussi :

<MAJ du 22 janvier 2017 : Windows 10 bientôt moins intrusif?>

Après avoir suscité l’agacement de plusieurs agences de protection de la vie privée en 2016, Microsoft a présenté plusieurs engagements que l’éditeur implémentera à la prochaine version de Windows 10, en avril prochain.
L’une des polémiques les plus récurrentes concernant Windows 10 est sans aucun doute sa gestion un peu particulière de la vie privée des utilisateurs. Il faut dire que la position de Microsoft a toujours manqué de clarté entre l’approche d’Apple de ne rien collecter et l’approche de Google dont le business model est essentiellement tourné vers la collecte des données.

Il est donc prévu

  1. Via une interface de réglage des options de confidentialité simplifiée, de réduire la quantité d’information envoyée vers ses serveurs avec l’option « basique ». Il ne sera plus question de collecter les données d’installation et d’utilisation des applications. Il ne restera que les rapports de bug strictement nécessaires à la correction d’erreurs.
  2. D’ajouter une section au site de Microsoft, on l’on peut afficher les donnés que Microsoft a en sa possession et en demander la suppression. On peut effacer l’historique de navigation de Microsoft Edge, ou l’historique des recherches passées sur Bing. Enfin, on peut également gérer les informations de localisation, de Microsoft Health et de Cortana.
Une nouvelle section des paramètres du compte Microsoft (Outlook.com, Skype, Xbox Live, etc.) qui réunit tout ce qui touche à la vie privée de l’utilisateur.

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