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Droit d’auteur, open source, oeuvre libre

Au commencement de l’informatique au MIT, il n’y avait pas de distinction entre libre et propriétaire : tout était partagé. Et puis est arrivé Bill Gates, qui s’est revendiqué propriétaire de ses créations. En réaction, deux tendances contradictoires ont émergé :

  1. L’open source (Linus Torwald) ne concerne que les logiciels et a conquis tous les géants du web actuels (Google, Facebook, Amazon, Intel, Oracle, IBM, etc utilisent tous des logiciels ouverts, pour leur robustesse et leur faible coût). Cette première tendance a aussi permis l’émergence des SSLL (à ne pas confondre avec les SSII) qui ne vendent pas de logiciel, mais des services autour des logiciels ouverts.
  2. Le libre (Richard Stallman), initialement basé sur les quatre règles fondamentales du logiciel libre, s’est étendu à toutes les questions de propriété intellectuelle (GNU, copy left, Creative Commons…) et se mobilise dans les grandes négociations commerciales du type ACTA puis TAFTA, contre des lois comme DADVSI puis Hadopi ou encore contre les DRM. Le représentant français de cette mouvance est la Quadrature du net. Chez les bibliothécaires, le collectif SavoirsCom1 est le plus impliqué (bien plus que les organisations professionnelles, tant institutionnelles qu’associatives). C’est toute la dialectique des biens communs qui se joue là.
LinusTorwald et Richard Stallman

L’organisation du travail et le mode de management de tout le monde de l’entreprise ont été influencés par la façon collaborative de travailler des libristes qui ont mis au point GNU Linux puis Wikipedia. En ce sens, le crowdsourcing (Wikipedia, Trip advisor, Open Street Map, Fact Check EUSafecast…) puis le crowdfounding (MyMajorCompany, Ulule, BabeldoorKissKissBankBank…) sont les héritiers de l’expérience des libristes.

Longtemps tenu par Microsoft, le rôle d’ennemi juré des hackers est aujourd’hui tenu par Apple à cause de son univers fermé. L’idée est qu’il ne faut pas se contenter de s’approprier les objets techniques comme d’objets magiques, mais d’être capable de bidouiller ce qu’il y a sous le capot. En ce sens, les Fablabs et autres Maker Spaces (open hardware, imprimantes 3D…) sont aussi les héritiers du libre.

Né dans le monde informatique, le libre concerne aujourd’hui l’ensemble du monde de la culture

Mais le libre ne se limite pas à l’utilisation de quelques logiciels ou sites comme Apache, PhpMyAdminLibreOffice ou The Gimp. Il trouve des applications dans l’ensemble de la création intellectuelle : des photos, des films, des musiques, des livres, etc deviennent libres par la volonté de leurs auteurs, qui décident de transférer une partie de leurs droits vers les lecteurs et les autres créateurs, en les plaçant sous une licence libre telle que Creative Commons ou Art Libre. Toutes ces ressources viennent s’ajouter à celles du domaine public pour alimenter les bibliobox. Toutefois, « Libre » ne veut pas nécessairement dire « gratuit ». Il s’agit d’abord d’une liberté d’utilisation, balisée en fonction de la licence choisie.

Big Buck Bunny (ci-dessus) est le premier film d’animation entièrement réalisé avec des outils libres. Bien entendu, le film lui-même est également placé sous une licence libre.

J’ai réalisé cette courte synthèse à partir de l’émission de France Culture, Place de la toile du 28/12/2013 : Politique du logiciel libre, que j’ai ensuite enrichie de liens, photos et quelques précisions.

La différence entre le Libre ou l’open source et le reste du monde? Ses communautés. Ainsi, cette émission de France culture où un promoteur du libre était l’invité principal a été entièrement retranscrite par une bonne âme comme ça, pour la beauté du geste et au nom du partage de l’information.

<MAJ du 13 10 2014 : L’open source, solution gagnante>

Chacun sait aujourd’hui, lorsque s’ouvre un projet d’informatisation ou de réinformatisation, qu’il a le choix entre des solutions propriétaires ou libres. Dans les faits, comment le match se déroule-t-il entre ces deux mondes?

Archimag n°278, octobre 2014 : Dossier open source

 </maj>

Tout le dossier :

  1. Droit d’auteur et copyright madness
  2. Aspects législatifs du prêt en bibliothèques
  3. Droit d’auteur, open source, oeuvre libre
  4. L’histoire interdite du piratage informatique
  5. Biens communs de la connaissance
  6. Le droit de lire
  7. Youtube et youtubers
  8. Game of Thrones
  9. « Mes créations sont hors-la-loi » (1) – Ça peut plus durer
  10. « Mes créations sont hors-la-loi » (2) – Pourvu que ça dure

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