Le 28 février dernier, nous étions un petit groupe de l’ADBS qui visitions le Salon de lecture numérique aux Champs-Libres. Marianne Coatanhay, du service accessibilité, était notre guide. En plus du Salon, la visite comprenait également une présentation des services numériques à la bibliothèque en général. Avant de nous montrer les services d’autoformation en ligne proposés, Marianne nous a présenté le catalogue.
La bibliothèque de Rennes Métropole fait catalogue commun avec les bibliothèques municipales de Rennes et quelques autres structures telles que le conservatoire de musique. Le SIGB utilisé est Millennium. En 2006-2007, j’ai eu l’occasion d’utiliser Millennium comme catalogueur. Son interface, écrite en noir sur fond vert n’était pas très jolie, mais avait un gros avantage : la possibilité de saisie au kilomètre comme dans un traitement de texte. Connaissant Unimarc et ayant créé quelques gabarits de notices en fonction des documents à ma charge, cela me permettait un gain de temps appréciable. D’autres SIGB que j’ai testés, où on ne peut remplir que champ par champ, sous couvert de simplification pour le personnel (inutile alors de connaître les $a, $b etc), rendent selon moi plus fastidieuses la réalisation des notices. Ce n’est qu’un avis personnel.
Quand à l’OPAC, il était… classique. Mais depuis un an environ, une nouvelle interface utilisateur a été implémentée. Encore Discovery (c’est son nom), de la société Innovative Interfaces (qui développe aussi Millennium), est un OPAC dit “de nouvelle génération”. Les premiers OPAC de ce type ont été utilisés par les grande bibliothèques américaines en 2007. Ils ont été mis au point pour s’adapter aux habitudes des internautes. Exit les ET OU SAUF, bienvenue au champ de recherche sobre, à la Google.
Si le lecteur va sur le site d’une des structures partenaires, le lien vers le catalogue l’amènera vers cette interface. Marianne s’est connectée à son compte Lecteur pour sa démonstration, mais ce n’est pas obligatoire pour faire une recherche.
Le compte lecteur offre des services devenus classiques, déjà présents sur les anciens OPAC :
- avoir une vue d’ensemble de son compte
- consulter ses prêts en cours, prolonger un emprunt
- faire des suggestions d’achat et consulter les réponses qui y sont apportées
- etc
En revanche, le service de réservation n’est pas opérationnel aux Champs-Libres. En effet, en 2007 déjà, nous parlions d’offrir un tel service, mais du fait des automates de prêt et de retours, la mise en œuvre effective se révèle fastidieuse.
Concernant la recherche dans le catalogue, on entre quelques mots dans un champ de recherche unique, comme dans Google. Pour sa démonstration, Marianne a entré un auteur de livres de cuisine. Pour mes captures d’écran, j’ai essayé “Le vieil homme et la mer”.
Sur les côtés apparaissent alors plusieurs rubriques pour affiner, dont le contenu est en lien avec la requête :
- A gauche, navigation à facettes : Disponibilité, Trouvé dans, Type de document, Collection, Localisation, Langue, Date de publication, Lieu.
- A droite : un nuage de tags, plus une rubrique les dernières acquisitions en lien avec la requête.
Au centre, les différentes notices trouvées, avec prioritairement une localisation où le document est en rayon. Certaines comportent des visuels tels que la couverture du livre. Electre fourni des visuels, mais selon notre guide, ceux de Rennes proviennent d’Amazon. En balayant l’écran, on repère d’un coup d’œil, quels documents sont disponibles (“en rayon” ou “Retour” avec la date – en rouge), et sur quel support (pictogrammes). Pour chaque notice, l’utilisateur peut agir de différentes manières :
- Ajouter au panier : utile pour préparer une sélection personnelle pour des emprunts futurs, avant d’aller dans sa bibliothèque de quartier favorite. Il également possible de tirer une bibliographie à partir de ce panier, qu’on peut s’envoyer par mail.
- Afficher tous les exemplaires disponibles : C’est indispensable pour savoir si le document ne serait pas accessible dans une bibliothèque plus proche que celle affichée dans la mini-notice. Marianne explique que c’est l’un des défauts de cet OPAC, et que la bibliothèque va à nouveau en changer.
- Plus d’info : toute la notice s’affiche (les exemplaires disponibles, des détails tels que la collection, un résumé, un auteur secondaire, etc. Mais c’est surtout l’endroit où le lecteur peut proposer des mots clés, donner son avis, partager sur un forum. Ces mots clés de lecteurs, qui alimentent les nuages de Tags, sont modérés par le personnel, qui n’abandonne pas par ailleurs les classifications plus classiques (Dewey, Rameau…). Ces fonctionnalités sont encore peu utilisées par les usagers, indique notre guide. Pour autant, la bibliothèque n’envisage pas de s’abonner, dans l’immédiat, à un service d’enrichissement de contenus de type Babelthèque.
- En revanche, pas de rubrique “Ceux qui ont emprunté ce document ont aussi aimé” sur le modèle d’Amazon.
Chaque notice comporte aussi ce fameux bouton “Explorer le web”. Le catalogue nous propose des ressources en lien avec la notice sélectionnée sur des sites en accès libre, institutionnels ou privés :
- Des bibliothèques numériques : Européana, Gallica, Internet Archive, INA, Google Scholar
- Des encyclopédies : Larousse, Wikipedia
- Des images : Flickr
- etc
J’ai cliqué sur les différentes ressources, et sur chacune des plateformes, elles avaient bien un rapport avec “Le vieil homme et la mer” et Hemingway. Bluffant.
D’autres ressources peuvent être proposées en fonction de la requête. Ainsi avec “Génération Y” par exemple, une rubrique Presse et revues (REVUES.ORG et CAIRN) s’ajoute aux autres.
Surtout, le bouton “Explorer le web” donne aussi accès à des ressources payantes auxquelles la bibliothèque est abonnée, ces fameuses ressources numériques sans rapport avec l’autoformation. C’est ici qu’il est utile d’être connecté à son compte lecteur. Pour la forme livre du “vieil homme et la mer”, l’interface propose des sites de presse en ligne : Pressdisplay, Pressens et Indexpresse. Il faudrait faire d’autres essais pour voir si les abonnements proposés varient en fonction de la requête : est-ce que Arte VoD, Publie.net ou Numilog peuvent apparaître à cet endroit ? Le Vieil homme et la mer n’est peut-être pas dans la centaine de titres du catalogue Numilog, après tout?
A vous d’essayer : http://opac.si.leschampslibres.fr/ !
Et chez vous ? Quel type de logiciel votre bibliothèque utilise-t-elle ? Offre-t-elle un catalogue accessible en ligne ? Quel est le type de l’interface usagers (OPAC) : ancien ou nouveau ? Qu’en pensent les lecteurs ? Qu’en pense le personnel ? Qu’en pensez-vous? Trouviez-vous les ET OU SAUF plus efficaces ?
En savoir plus :
- Enquête 2012 de Tosca consultant sur les logiciels de bibliothèques (SIGB, OPAC, clients et serveurs de protocoles d’échange…)
- Dix bonnes raisons de choisir un opac de nouvelle génération Marc Maisonneuve in Documentaliste- Sciences de l’information, vol. 45, n°3, août 2008. – (p. 16 -17).
- Les “nouveaux” catalogues, billet sur ce blog
- Les bibliothèques et leurs catalogues, présentation sur slideshare
- Guide pratique pour l’élaboration d’un portail de Bibliothèque, guide pratique proposé par la promo bibliothèque des étudiants Métiers du Livre de Saint-Cloud.
Le dossier :
- Le salon de lecture numérique
- Autoformation et numérique
- Le Bouton “Explorer le web”
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