Jour J-1.
Comme un écolier studieux, j’ai réuni mon stylo plume, mes cartouches d’encre, mon effaceur, mes crayons à bille de couleur dans ma petite trousse. Je n’ai pas oublié ma petite règle, mes sucreries et ma boisson dans ma petite sacoche à l’effigie de l’enssib. J’ai évalué la durée du trajet entre le nord-est de Rennes et le centre d’examens du côté opposé de la ville, pour être en situation à 7h30, heure de la convocation. J’ai pris un livre pour tuer le temps avant 8h30, début des épreuves. Je sais déjà que je ne m’en servirai pas, préférant pour déstresser aller vers les gens. Je ne doute pas de tomber sur des têtes connues (concours précédents, formations…).
Le parc des expositions se trouve au milieu de nulle-part, en bordure de l’aéroport. J’ai donc également repéré les environs pour savoir si une restauration était possible à proximité : seulement une heure de pause déjeuner, pas question de retourner chez moi à midi. J’y ai croisé d’autres candidats eux-même en repérage.
La bourde de l’agrégation d’histoire 2011 me laisse songeur. Prendre un pastiche connu comme tel pour un authentique texte du XVe siècle relève d’une incroyable légèreté de la part des concepteurs de sujets. Quel manque de respect pour le travail des candidats ! Les étudiants concernés s’insurgent à juste titre :
Je n’en reviens pas! C’est à en pleurer, tellement cette erreur est pathétique d’incompétence, de laisser-aller intellectuel et moral…
Quand on pense que ce sont sans doute les mêmes qui s’indignent des « perles » des candidats à l’écrit, se complaisent dans des questions byzantines à l’oral (histoire d’épater les collègues), et finissent par faire pleurer dans les chaumières à cause du gouvernement qui assassine les concours!
Ce n’est plus une erreur, c’est une FAUTE et elle justifie à mon sens la démission immédiate des responsables, sans préjuger des éventuelles sanctions que l’Université serait en droit d’administrer. C’est une honte.
Heureusement, on est beaucoup mieux respectés dans nos concours de la filière culturelle – mdr !
Depuis une semaine, les choses se bousculent dans ma tête. Roman sur Isère, BiblioSés@me, les Geemiks de Lille, le DOK, Spotify, les catalogues nouvelle génération, le recrutement endogamique, les bibliothèques hybrides et troisième lieu et puis, et puis… J’ai de la matière pour argumenter au delà du BBF, de l’IGB et d’Européana. Pourvu que le sujet m’inspire.
Une dernière fois, je parcours les recommandations pour les épreuves :
- La composition spécialisée se rattache à la famille des épreuves de composition ou de dissertation de culture générale.
- Aussi, elle comprend une introduction comportant une entrée en matière, une contextualisation du sujet, une problématique et une annonce de plan. Le développement comporte nécessairement plusieurs parties.
- Le plan ne devra pas être matérialisé (pas de numérotation des parties ou sous-parties dans l’annonce de plan, pas de titrage ni de numérotation des parties,sous-parties et paragraphes dans le développement). En revanche, le plan est rendu apparent par une utilisation cohérente des sauts et retraits de lignes. La séparation entre chaque partie doit permettre au correcteur de savoir sans hésiter qu’il passe d’une partie à l’autre.
- La composition comporte une conclusion.
- La composition doit être intégralement rédigée (pas de style télégraphique, « prise de note ») : l’exigence (orthographe, syntaxe) est, là encore, la même qu’en composition ou dissertation de culture générale. La qualité du style joue un rôle déterminant dans l’évaluation de la composition par les correcteurs
[…] Une composition devrait obtenir la moyenne ou plus lorsqu’elle :
- constitue une démonstration convaincante sous-tendue par un plan annoncé et suivi, et
- traduit la maîtrise des connaissances requises par le traitement du sujet, et
- est rédigée dans un style clair et précis.
Etc, etc… Je vous fais grâce des 5 à 6 pages pour chaque épreuve.
Une dernière fois, je consulte les statistiques d’inscriptions pour le Grand Ouest :
AQCP | Bibliothécaire | ||||||
inscrits | places | chances | inscrits | places | chances | ||
Externe | 406 | 26 | 6,40% | 432 | 13 | 3,01% | |
Interne | 482 | 18 | 3,73% | 137 | 5 | 3,65% | |
3e concours | 50 | 5 | 10,00% | – | – | – | |
Total | 938 | 49 | 5,22% | 569 | 18 | 3,16% | |
. | |||||||
. | |||||||
Total Gd ouest | 1507 | 67 | 4,45% |
Je sortirai du centre d’examen les mains maculées d’encre et la tête en feu, le cerveau refusant de s’arrêter de réfléchir.
Comme je le fais après chaque concours, j’irai alors me payer un ticket de Loto, autrement appelé “Loterie nationale”.
<MAJ du 20 juin 2011 : 5€10>
Le ticket de Loto acheté à la suite du Concours m’a rapporté 5€10. Sachant que les billets de Loto des concours précédents ne m’avaient rien fait gagner, je me dis que c’est un heureux présage. Comme je le disais ce matin à un atelier du Pôle Emploi, “je croise les doigts, je prie et j’allume des cierges jusqu’en septembre”. Cela a bien fait rire l’assemblée.
</maj>
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