J’ai donc organisé mon robinet à informations aussi efficacement que possible. Mais celui-ci ne servirai à rien si je n’en faisais rien. Je passe en moyenne 2 heures par jour sur Internet, dans différentes bibliothèques. Je n’ai pas Internet à mon domicile. Ce sont donc deux heures pour :
- gérer un blog personnel (où vous vous trouvez) et un site associatif,
- développer mes profils,
- collecter mes mails, répondre aux plus urgents,
- veiller pour le blog et veiller pour la recherche d’emploi,
- gérer l’administratif (banque, Pôle emploi -déclaration mensuelle-, CAF -déclaration trimestrielle-, impôts -déclaration annuelle 😉 …),
- mettre en ligne ou envoyer ce qui a été préparé à la maison.
Autant dire qu’il me faut être efficace, et que je ne lis pratiquement rien en longueur pendant que je suis connecté. Lorsque je quitte l’espace Wifi, je repars avec sous le bras : une série de pages, d’articles, de pdf, et ma boite à mail enrichie des messages du jour (Thunderbird portable). Par conséquent pour deux heures d’Internet, je passe bien plus d’heures quotidiennes devant mon écran.
A l’origine, je plaçais tout cela plus ou moins en vrac sur ma Clé USB, avant un archivage irrégulier sur disque dur. Mais là encore, il m’a fallu élaborer une stratégie devant l’inflation des documents que je transportais chaque jour.
- Pour les mails contenant (parfois ne contenant que) un lien, en particulier ceux des listes de discussion, un système d’étiquette me permet de les repérer à mon prochain passage en Wifi, sans reparcourir toutes mes boîtes (Thunderbird rapatrie les messages de 4 de mes boites mails pendant que je fais autre-chose). Ces étiquettes me permettent de suivre les liens qui me paraissent dignes d’intérêt sans perte de temps.
- Pour les pages web, j’utilise les ressources d’organisation des onglets de mes deux navigateurs favoris (vous avez bien lu 😉 ). Dans Firefox, j’ai épinglé la plupart des profils où je dois m’identifier (Facebook, Twitter, LinkedIn…) : ils sont toujours ouverts, que j’y aille ou pas. Dans Opéra, j’utilise la possibilité de réunir les onglet par grappes. Quand j’ai plusieurs ressources qui me semblent utiles en vue d’un futur billet et vu que j’ai toujours plusieurs billets sur le feu, cette fonctionnalité d’Opéra m’est très utile, et c’est beaucoup plus efficace qu’un ensemble de fichiers .mht en vrac avec des titres peu évocateurs. Évidemment, mes deux navigateurs sont paramétrés pour repartir de l’endroit où j’étais. A titre d’exemple, j’ai ce soir 10 onglets ouverts en plus des 6 épinglés sur Firefox, et 12 onglets réunis en 3 grappes sur Opéra.
- Je ne compte pas les PDF de longueurs variables qui attendent que je m’y intéresse.
Chaque jour, hors connexion, je parcours l’ensemble des ressources récemment glanées, les doigts sur les touches CTRL, C et V. J’ajoute des observations personnelles dans un bloc notes (.txt) et quand un billet commence à prendre forme (ou quand je décide qu’il est temps de prendre l’air), j’intègre le billet en gestation dans un document Open Office unique, appelé InfoDocBibProjets.odt, qui s’enrichit continuellement des futurs billets en cours de maturation. Lorsqu’un billet est finalement intégré au blog, j’efface le brouillon en jetant un œil aux autres billets encore immatures. Cette manière d’écrire est très personnelle. Cela donne des billets souvent longs qu’il me faut saucissonner. Même si je ne suis pas à la lettre les préconisations d’écriture sur le Web, je me rassure en adoptant la posture plus souple de Bertrand Calenge en terme d’écriture.
La veille en bibliothèque ne concerne pas que la veille métier – que peu de professionnels pratiquent en définitive. Cependant, tous les bibliothécaires devraient pratiquer une veille en rapport avec leurs activités, telle que celle que j’ai décrite sommairement pour le manga.
Vous noterez qu’à aucun moment n’est intervenu le papier : je n’imprime aucune source, la part que je décide d’archiver l’est sur un disque dur, j’écris directement sur écran, et vous découvrez mes élucubrations dans un blog. Pourtant, il n’a été question ici que de lecture et d’écriture, sans que n’apparaisse cet étrange objet en forme de codex qu’on appelle « un livre ».