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Bref, « l’accès à cette page est interdit »

Compte tenu de ma situation, ma veille s’est diversifiée : outre les sources à propos des bibliothèques, je commence à m’aventurer régulièrement sur les blogs d’autres chercheurs d’emploi. Certains pourraient bien intégrer prochainement mon Netvibes. Il est frappant de voir combien d’anciens étudiants en info-com galèrent comme moi à la recherche du Graal… et le font savoir sur la toile. Est-ce parce que l’info-com est un secteur bouché, ou bien parce que de tous les secteurs d’activités, les info-com sont les plus nombreux à prendre la plume? Je n’ai pas la réponse.

Toujours est-il qu’aujourd’hui je voguais sur un de ces blogs que je découvre tout juste, quand l’informatique a mimé la réalité. Je m’explique : voici ce que je venais de lire :

Est-ce qu’il y a un mal être du chômeur ?

C’est pas une période pas sympas pour plein de raison [sic]. On vie dans une société où il est important de travailler.  Qu’on aime ou pas son travail, c’est une forme de reconnaissance d’avoir un salaire, de pouvoir évoluer dans son travail, d’avoir des remerciements- oui, ca arrive des fois- c’est une forme d’accomplissement de soi. La première question qu’on vous pose lorsque vous rencontrez quelqu’un, c’est qu’est ce que tu fais dans la vie ? Aux yeux des autres, ça reste quand même important. Heureusement qu’on n’existe pas qu’à travers le travail mais c’est vrai que c’est difficile.  Par exemple, dans mes anciennes fonctions, on a des missions qui sont intéressantes qui prennent sur la vie personnelle et lorsque tout s’arrête, on est un peu déboussolé. Après, c’est une période où on se remet beaucoup en question par rapport aux échecs d’entretiens, les difficultés à les réussir, les questions d’un recruteur qui peuvent être déstabilisantes. Tout ça fait qu’on se pose des questions sur soi et sur sa capacité à réussir.

Article du Blog Argenteuil, à propos du blog Chômage Story et autres contrariétés

Quelques minutes plus tard, je surfais sur Les incroyables aventures inexistantes de Papillote, qui parle de sa recherche d’emploi, mais pas que. Comme seul ce thème m’intéresse, je me suis tourné vers le nuage de tags pour cibler les bons billets :

Papillote parle de sa recherche d'emploi, mais pas que.

Dans ce nuage j’ai repéré “Pôle Emploi”, et voici ce que j’ai obtenu en cliquant dessus :

Tag Pole Emploi

J’essaie avec “Chômage”, idem :

Même l’informatique traduit le mal-être de la recherche d’emploi. Voilà où mène le filtrage d’Internet en bibliothèque. Pôle Emploi, chômage, sont assimilables à la pédophilie ou à l’incitation à la haine raciale : ces pages “contiennent des contenus inappropriés”. J’ai trouvé cela cocasse, voire truculent.

Cette méfiance des bibliothèques face aux écrans est une plaie qui ne date pas d’hier :

« Ce n’est pas un détail mineur : dans les bibliothèques, on installait les ordinateurs mis à disposition du public contre les murs, pour que le responsable de salle puisse voir les écrans, dispositif panoptique hérité des prisons. »
Après le livre | François Bon

N’avoir jamais réalisé avant de le lire si clairement exprimé dans ce livre à quel point l’écran avait inquiété, dès son arrivée dans les bibliothèques. Lequel d’entre nous songerait à demander aux lecteurs de placer leurs cahiers et leurs livres de façon à ce qu’ils soient visibles de nous ?

Cécile Arènes, citant François Bon, dans son blog Liber, libri, m. : livre .
Concernant le dispositif panoptique hérité des prisons, lisez Foucault : Surveiller et punir.

L’autre jour, dans une autre bibliothèque, c’était mon compte Google Reader qui comportait un contenu contraire à la politique de sécurité  de la mairie. Que c’est agaçant ! Deux minutes plus tard, c’était un une présentation sur Slideshare qui posait problème. Je me suis demandé si je devais me fâcher, j’ai choisi de rester zen.

SlideShare interdit par la politique de sécurité de la mairie !
Évidemment, j'ai réessayé depuis une autre bibliothèque, et j'ai obtenu la page voulue. Ceci est le document incriminé. J'aimerais qu'on m'explique en quoi le point sur l'accès ouvert aux résultats de la recherche en France peut poser un problème de sécurité. Al Quaida y aurait-il glissé des informations cryptées ?

Néanmoins, aujourd’hui, je ne me suis pas démonté et j’ai tenté le tag “Travail” dans le nuage de Papillote. Cette fois, pas de message d’erreur, mais je n’ai pas été déçu du résultat :

Pourtant trois mois plus tard, Pôle emploi reprend les hostilités. Il me signale comme une fleur que mes allocations se terminent en juin dernier, comme si c’était prévu depuis le départ. Je pense à une énième erreur... Cliquez sur l'image pour lire la page en entier.

Ces galères, nous vivons tous les mêmes. Après janvier, cela a mis 5 mois pour percevoir mes première allocations, et depuis cet été où j’ai retravaillé, cela fait 3 mois que le Centre de gestion “recalcule” mes droits… et que mon compte en banque menace de se tarir. En 2011, j’aurai donc passé 9 mois sans allocation chômage pour cause de retards du payeur. Pour couronner le tout, la CAF me réclame un trop perçu de 1312,19 €. La vie est belle !

BREF, le filtrage des pages Internet est bien peu de chose comparé aux galères administratives.

“Le service Droit et démarches est momentanément indisponible”. Face aux galères administratives, Internet n'est pas d'un grand secours.

… Et les galère administratives peuvent aussi arriver quand on est salarié :

A plusieurs reprises depuis le mois de janvier 2011, des agents de la bibliothèque Sainte-Barbe ne perçoivent pas leurs salaires en temps et en heure […]

  • Avec la CPAM, qui réclamait 196 000€ de trop perçu à un kiné, qui s’est suicidé :

Le Figaro : […] avoir été traité de fraudeur, de voleur, il ne l’a pas supporté. […] ce drame illustre aussi la brutalité de la Caisse primaire d’assurance maladie

La Voix du Nord : On passe pour des fraudeurs. Pourquoi ? Simplement parce qu’on a trop travaillé nous dit la Sécu. Aujourd’hui, on nous demande de rembourser deux ans de travail. […] Si elle devait payer, ce serait la fin de son cabinet.

BREF, le filtrage des pages Internet est vraiment bien peu de chose comparé aux galères administratives.

Concernant le dispositif panoptique hérité des prisons, lisez Foucault

1 commentaire pour “Bref, « l’accès à cette page est interdit »”

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