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Forum des associations et du bénévolat (2) : La Nef des Sciences

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Connaissez-vous la CSTI?

A l’instar de l’intitulé de ces forums, on associe facilement associations et bénévolat. Or, de même qu’il peut y avoir des bénévoles ailleurs que dans les associations (par exemple dans les services municipaux que sont les bibliothèques), il existe aussi des associations loi de 1901 sans bénévoles.

Je choisirai un exemple dans la sphère culturelle, et qui peut être un partenaire pour une bibliothèque : les CCSTI (Centres de Culture Scientifique, Technique et Industrielle). En Bretagne nous avons l’Espace des sciences à Rennes, la Maison de la Mer à Lorient, ainsi que l’Association Bretonne pour la Recherche Et la Technologie (ABRET-La Clé des Sciences), basée à Pleumeur-Bodou. Celui que je connais le mieux est… situé à Mulhouse. Il s’agit de la Nef des Sciences.

Les CCSTI ont été créés suite aux lois Chevènement sur la décentralisation (1982). Il s’agissait, en s’inspirant du modèle des maisons de la culture chères à Malraux, de favoriser la diffusion de la culture scientifique. L’ancêtre de la Nef, « l’Association des musées des arts et techniques de Mulhouse » a été fondée dès 1980. En 1993, l’association abandonne la coordination des musées qui était son objectif d’origine (mission reprise par une autre association fédératrice, Musées Sans Frontière) et se recentre sur la diffusion se la CSTI. Rendre accessible au plus grand nombre les sciences, techniques et industries, quelque soit la discipline, devient son unique mission. En 1997 la Nef adopte sa dénomination actuelle.

Pour être tout à fait exact, La Nef des Sciences n’est pas une association loi de 1901, mais une association de droit local sans but lucratif. En effet, lorsqu’en France fut adoptée la loi de 1901 sur les associations, l’Alsace et la Moselle étaient sous administration Allemande depuis 1871. Pendant ce temps était votée une loi allemande sur les associations. Au sortir de la Guerre de 1914 – 1918 l’Alsace et la Moselle sont repassées sous administration française mais depuis lors certains domaines tels que les associations restent régis par les lois allemandes de la période 1871-1918. C’est ce qu’on appelle le droit local.

Comme dans les associations loi de 1901, La Nef des Sciences comprend une assemblée générale, un conseil d’administration et un bureau, avec président, secrétaire et trésorier. La plupart des membres de cette associations sont des personnes morales (collectivités, musées scientifiques et techniques, université, chambre de commerce, associations diverses de la région), excepté trois personnes physiques (pour constituer le bureau). Subordonnée à l’assemblée générale des membres et au bureau, on trouve l’équipe de permanents salariés c’est à dire le personnel proprement dit.

A l’époque où j’y travaillais, le personnel était constitué de quatre salariés dont une directrice. Les missions de celle-ci ressemblaient à s’y méprendre à celles d’un directeur de bibliothèque :

  • effectue le recrutement du personnel,
  • dirige l’activité du Centre dans le cadre du budget,
  • met en œuvre les décisions et orientations définies par la tutelle (ici l’association),
  • contribue, avec l’accord du conseil d’administration à l’élaboration de la politique générale de la Nef des sciences,
  • établi les relations avec la presse entre autres.

Une seule tâche ne se trouve pas dans une bibliothèque, mais concerne toutes les associations :

  • la recherche de moyens financiers (quoique j’aie vu une demande de financement de la DRAC pour des ordinateurs remplie par une directrice de bibliothèque, quand ce serait le travail d’un administratif de la Mairie). En droit français, les crédits d’une entité publique ne sont pas fléchables. Tout est mis dans le pot commun que constitue le budget. Par exemple on ne peut pas dire « le produit des taxes sur le tabac ira aux organismes de lutte contre le cancer ». Ni « le produit des taxes sur l’essence ira à la recherche d’énergies de substitution ». De même, l’argent de la DRAC n’ira pas à la bibliothèque (qui n’a pas de personnalité juridique, ni par conséquent de compte en banque), mais sera intégré au budget de la commune.

Néanmoins, certaines tâches de direction de bibliothèque étaient assurés par une assistante de direction, qui :

  • s’occupe de la partie administrative (standard, accueil, secrétariat) et comptable,
  • assiste la directrice dans sa mission,
  • gère l’itinérance des produits légers,

La troisième personne, sous une appellation de chargée de projets, n’était ni plus ni moins qu’une documentaliste qui s’ignorait :

  • Elle gérait le centre de ressources
  • elle avait créé et animait le site Internet <http://www.mulhouseum.education.fr/> [lien abandonné : le site a été refondu depuis que la Nef a emménagé au sein de l’Université de Haute Alsace : http://www.nef-des-sciences.uha.fr/]

L’autre chargé de projets était un agent de développement de pratiques culturelles scientifiques et techniques.

  • Il conçoit et anime les expositions et mallettes pédagogiques,
  • il organise et coordonne diverses manifestations.

Le personnel comptait également deux enseignants à mi-temps, comme chargés de missions par le rectorat (pour le service éducatif et culturel des musées). L’association est enfin dotée d’un conseil scientifique, comme tout  producteur d’expositions et de produits culturels devrait en avoir un. L’équipe a quelque peu évolué depuis, avec un seul chargé de mission, et une chargée de projet supplémentaire.

Les ressources financières des associations à but non lucratif sont un mixte de ressources propres et de fonds publics (les mécènes sont très  rares). Les ressources propres de la Nef lui viennent de ses productions :

  • La location de ses expositions,
  • La vente de ses publications,
  • La rémunération de prestations telles que les animations.

Les financeurs publics sont les bailleurs habituels de la culture : les collectivités (Ville de Mulhouse) et la DRAC (Alsace), plus l’académie (Strasbourg), pour une partie du service éducatif des musées. Quelques financeurs interviennent également sur des projets ponctuels.

Si une structure telle que la Nef des Sciences est capable de payer ses salariés et d’assurer ses missions sans l’intervention de bénévoles, peut-être certaines bibliothèques municipales devraient-elles s’en inspirer, notamment en diversifiant leurs sources de revenus. Mais ce ne serait plus alors à proprement parler des services municipaux.

Les bibliothèques municipales, de plus en plus nombreuses, même dans de petites communes, abandonnent le recours aux bénévoles. Qu’est ce qui a motivé leur choix ? Peut-être le fait qu’aucun autre service municipal ne fait appel à des bénévoles ? Ni la compta, ni les services techniques, ni le secrétariat, ni les écoles, ni la cantine, etc. Les élus eux-même, quoiqu’ayant un métier à côté dans les petites communes, ont une indemnité.

Qu’en pensez-vous ? Quel est le rôle des bénévoles en bibliothèque? Un vecteur de lien social, ou un moyen d’économiser des salaires?

Est-il normal que les jeunes diplômés, les mois jeunes diplômés, les lauréats de concours, les recalés des concours et les bénévoles se retrouvent en concurrence pour les mêmes postes ?

Forum des associations et du bénévolat (2) : La Nef des Sciences

Logo Nef ?

A l’instar de l’intitulé de ces forums, on associe facilement associations et bénévolat. Or, de même qu’il peut y avoir des bénévoles ailleurs que dans les associations (par exemple dans les services municipaux que sont les bibliothèques), il existe aussi des associations loi de 1901 sans bénévoles.

Je choisirai un exemple dans la sphère culturelle, et qui peut être un partenaire pour une bibliothèque : les CCSTI (Centres de Culture Scientifique, Technique et Industrielle). En Bretagne nous avons L’espace des sciences à Rennes, … à Lorient et … à Plomeur-Bodoux. Celui que je connais le mieux est… situé à Mulhouse. Il s’agit de la Nef des Sciences.

Les CCSTI ont été créés suite aux lois Chevènement sur la décentralisation (1982). Il s’agissait, en s’inspirant du modèle des maisons de la culture chères à Malraux, de favoriser la diffusion de la culture scientifique. L’ancêtre de la Nef, « l’Association des musées des arts et techniques de Mulhouse » a été fondée dès 1980. En 1993, l’association abandonne la coordination des musées qui était son objectif d’origine (mission reprise par une autre association fédératrice, Musées Sans Frontière) et se recentre sur la diffusion se la CSTI. Rendre accessible au plus grand nombre les sciences, techniques et industries, quelque soit la discipline, devient son unique mission. En 1997 la Nef adopte sa dénomination actuelle.

Pour être tout à fait exact, La Nef des Sciences n’est pas une association loi de 1901, mais une association de droit local sans but lucratif. En effet, lorsqu’en France fut adoptée la loi de 1901 sur les associations, l’Alsace et la Moselle étaient sous administration Allemande depuis 1871. Pendant ce temps était votée une loi allemande sur les associations. Au sortir de la Guerre de 1914 – 1918 l’Alsace et la Moselle sont repassées sous administration française mais depuis lors certains domaines tels que les associations restent régis par les lois allemandes de la période 1871-1918. C’est ce qu’on appelle le droit local.

Comme dans les associations loi de 1901, La Nef des Sciences comprend une assemblée générale, un conseil d’administration et un bureau, avec président, secrétaire et trésorier. La plupart des membres de cette associations sont des personnes morales (collectivités, musées scientifiques et techniques, université, chambre de commerce, associations diverses de la région), excepté trois personnes physiques (pour constituer le bureau). Subordonnée à l’assemblée générale des membres et au bureau, on trouve l’équipe de permanents salariés c’est à dire le personnel proprement dit.

A l’époque où j’y travaillais, le personnel était constitué de quatre salariés dont une directrice. Les missions de celle-ci ressemblent à s’y méprendre à celles d’un directeur de bibliothèque :

  • effectue le recrutement du personnel,

  • dirige l’activité du Centre dans le cadre du budget,

  • met en œuvre les décisions et orientations définies par la tutelle (ici l’association),

  • contribue, avec l’accord du conseil d’administration à l’élaboration de la politique générale de la Nef des sciences,

  • établi les relations avec la presse entre autres.

Une seule tâche ne se trouve pas dans une bibliothèque, mais concerne toutes les associations :

  • la recherche de moyens financiers (quoique j’aie vu une demande de financement de la DRAC pour des ordinateurs remplie par une directrice de bibliothèque, quand ce serait le travail d’un administratif de la Mairie). En droit français, les crédits d’une entité publique ne sont pas fléchables. Tout est mis dans le pot commun que constitue le budget. Par exemple on ne peut pas dire « le produit des taxes sur le tabac ira aux organismes de lutte contre le cancer ». Ni « le produit des taxes sur l’essence ira à la recherche d’énergies de substitution ». De même, l’argent de la DRAC n’ira pas à la bibliothèque (qui n’a pas de personnalité juridique, ni par conséquent de compte en banque), mais sera intégré au budget de la commune.

Néanmoins, certaines tâches de direction de bibliothèque étaient assurés par une assistante de direction, qui :

  • s’occupe de la partie administrative (standard, accueil, secrétariat) et comptable,

  • assiste la directrice dans sa mission,

  • gère l’itinérance des produits légers,

La troisième personne, sous une appellation de chargée de projets, n’était ni plus ni moins qu’une documentaliste qui s’ignorait :

L’autre chargé de projets était un agent de développement de pratiques culturelles scientifiques et techniques.

  • Il conçoit et anime les expositions et mallettes pédagogiques,

  • il organise et coordonne diverses manifestations.

Le personnel comptait également deux enseignants à mi-temps, comme chargés de missions par le rectorat (pour le service éducatif et culturel des musées). L’association est enfin dotée d’un conseil scientifique, comme tout producteur d’expositions et de produits culturels devrait en avoir un. L’équipe a quelque peu évolué depuis, avec un seul chargé de mission, et une chargée de projet supplémentaire.<http://www.nef-des-sciences.uha.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=121&Itemid=35>

Les ressources financières des associations à but non lucratif sont un mixte de ressources propres et de fonds publics (les mécènes sont très rares). Les ressources propres de la Nef lui viennent de ses productions :

  • La location de ses expositions,

  • La vente de ses publications,

  • La rémunération de prestations telles que les animations.

Les financeurs publics sont les bailleurs habituels de la culture : les collectivités (Ville de Mulhouse) et la DRAC (Alsace), plus l’académie (Strasbourg), pour une partie du service éducatif des musées. Quelques financeurs interviennent également sur des projets ponctuels.

Si une structure telle que la Nef des Sciences est capable de payer ses salariés et d’assurer ses missions sans l’intervention de bénévoles, peut-être certaines bibliothèques municipales devraient s’en inspirer, notamment en diversifiant leurs sources de revenus. Mais ce ne serait plus alors à proprement parler des services municipaux. Les bibliothèques municipales, de plus en plus nombreuses, même dans de petites communes, abandonnent le recours aux bénévoles. Qu’est ce qui a motivé leur choix ? Peut-être le fait qu’aucun autre service municipal ne fait appel à des bénévoles ? Ni la compta, ni les services techniques, ni le secrétariat, ni les écoles, ni la cantine, etc. Les élus eux-même, quoiqu’ayant un métier à côté dans les petites communes, ont une indemnité.

Qu’en pensez-vous ?

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