Tous ces gens, dont je fais partie, qui dépensent toute cette énergie à remplir des dossiers de candidature, à répondre à des offres et à préparer des concours pour intégrer le grand corps malade, c’est incompréhensible.
Le constat est toujours le même : une bonne partie de l’appareil politique et de pouvoir des bibliothèques n’a toujours absolument pas compris ce qui se passe dans notre présent, et continue à préparer un futur déjà presque passé avec des outils, des systèmes, des logiques du 19ème siècle. […]
Les symptômes ? Blocages par leur hiérarchie des rares collègues qui essaient encore de faire bouger les choses […]
Les raisons ? Multiples. Recrutement endogamique (les concours d’entrée au métier de conservateur ne peuvent que recruter des gens qui ont lus tout Deleuze mais ne savent pas qu’une souris n’est pas qu’un rongeur) ; formation initiale totalement dépassée et purement théorique ; luttes de pouvoir pour des enjeux de pouvoir ridicules ; crispations sur le cadavre de manières de faire datées ; refus de laisser parler la créativité des équipes par crainte de perdre la main. […]
Le résultat de tout cela ? Une ambiance terriblement lourde […]
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Les bibliothécaires et aspirants-bibliothécaires sont-ils des masochistes ou souffrent-ils de cataracte en phase terminale? Un métier déconsidéré et mal payé, où les choses n’avancent pas, où les désaccords sont multiples entre les hybrides, les classiques et ceux qui s’en foutent. Où la poussière n’est pas qu’une question d’image, où les moyens manquent, où un bénévole vaut mieux qu’un diplômé expérimenté. Pourquoi sommes-nous si nombreux à vouloir le pratiquer? La passion a ses raisons que la raison ignore.
Les première réponses négatives à mes candidatures arrivent :
« Après une étude très attentive de votre dossier, je suis au regret de ne pas pouvoir lui réserver une suite favorable, malgré tout l’intérêt qu’il présente. »
Et pourtant je vais m’obstiner à continuer d’essayer d’exercer le métier de bibliothécaire. Assurément, je suis masochiste. Il serait pourtant plus raisonnable de me faire grutier au port de Marseille.
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