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Dictature high-tech, bienvenue en Chine

Chine Dictature High-tech

Dictature high-tech, la Chine de 2020, ce sera Person of interest, Black Mirror, Minority report, Usual suspect, 1984 et La vie des autres, tout-en-un…

L’État chinois investit en force dans l’intelligence artificielle pour l’analyse des Big Data,

  • à la fois pour être indépendant vis-à-vis des technologies américaines (plan Made in China 2025)
  • et aussi pour développer des outils de surveillance numérique de plus en plus perfectionnés.

Parmi ces outils, on trouve :

  • 170 millions de caméras de surveillance aux coins des rues, dont un grand nombre à reconnaissance faciale (680 millions à l’horizon 2020),
  • des réseaux sociaux sous surveillance (tenus par les BATX, les GAFA chinois),
  • l’argent liquide qui disparaît au profit d’applis mobiles de paiement, surveillées par l’État (QR code de Wechat, compte Alipay, systèmes de reconnaissance faciale, etc, généralisés dans la plupart des magasins chinois, qui n’ont rien à envier à l’Amazon Go expérimental de Seattle)…

le tout à l’abri de la « Grande Muraille numérique« .

Mais il y a surtout le « crédit social » (« Internet Plus« ), un système de notation des citoyens en fonction de leur comportement dans la vie réelle et sur les réseaux sociaux. En test dans plusieurs régions, le crédit social devrait être généralisé en 2020. Il vise à recueillir des informations ultra-précises basées sur toutes les empreintes numériques que laissent les citoyens (familiales, scolaires, médicales, juridiques, commerciales, professionnelles, etc.).

En fonction de leur crédit social, les gens auront droit ou non à une chambre dans un bon hôtel, à un visa pour l’étranger, à un prêt immobilier ou à une place dans une bonne école pour leur enfant, etc.

Le scoring comportemental fournira avant tout un instrument d’auto-censure. Le système n’est pas nouveau : pendant la période maoïste, l’unité de travail tenait un dossier individuel sur les citoyens, le « dang’an ». À la différence que le système de crédit social est visible, les individus sont parfaitement informés de leur score et encouragés à chercher à l’améliorer.

Le plus effrayant? Ce « modèle » pourrait inspirer d’autres pays, en particulier en Asie du sud-est… avant de se généraliser?

Un Système de crédit social est en effet aussi prévu pour les entreprises. Or, les plans ne font pas de distinction entre les entreprises chinoises et les entreprises étrangères opérant sur le marché chinois, ce qui soulève la possibilité que les entreprises étrangères opérant en Chine seraient également soumises au système.

Les entreprises disposant de bonnes cotes de crédit pourraient profiter d’avantages tels que de bonnes conditions de crédit, des taux d’imposition inférieurs, et de meilleures opportunités d’investissement. Les entreprises avec de mauvaises cotes de crédit feraient potentiellement face à des conditions défavorables pour les nouveaux prêts, verraient leurs taux d’imposition augmenter, les possibilités d’investissement et de subventions se réduire.

En savoir plus :

A propos de la grande Muraille numérique :

Dictature high-tech : Usual suspect dans les écoles chinoises

Person of interest, Black Mirror et 1984 tout-en-un

« Ma femme a du crédit » : un documentaire éclairant sur le crédit social en Chine

Une société entièrement placée sous surveillance. Des caméras dans les rues, une pour deux habitants. Des applications sur le téléphone portable qui vous tracent à chacun de vos déplacements et enregistrent tout de vos habitudes de consommation. Voilà le quotidien de Lulu et de ses compatriotes, confrontés à cette technologie qui juge leurs vies chaque jour, chaque heure, chaque seconde.

Lulu est la femme de Sébastien Le Belzic. Journaliste installé à Pékin depuis 2007, il a décidé de filmer son quotidien pour comprendre en quoi cette révolution technologique et sociale impacte la vie de son épouse : via caméras de surveillance, QR Codes et reconnaissance faciale sur toutes les applis de la vie courante, toutes les données sont mixées par les algorithmes de big data du Parti-Etat Communiste Chinois : données de santé, bancaires, d’assurance, judiciaires, habitudes de consommation, etc, pour aboutir à une note, le crédit social. Le maximum de points est de 950. Si vous êtes sous les 300, vous devenez un citoyen de seconde zone, avec des restrictions dans votre vie quotidienne.
Glaçant.

Ma femme a du crédit – LCP, 8/02/2022 (52 min)
https://lcp.fr/programmes/ma-femme-a-du-credit-98413
Interview du réalisateur sur France Inter
https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/capture-d-ecrans/capture-d-ecrans-du-lundi-07-fevrier-2022-1819869

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