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S’emparer de la problématique de la lecture numérique

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La bibliothèque fut d’abord le temple du livre. La musique y fait sont apparition dans les années 60 (vinyles, les partitions ayant eu le destin commun à l’ensemble des imprimés), les films arrivent encore plus récemment (VHS : 1976). Cet héritage s’est stabilisé un temps autour de trois supports historiques : le papier, le CD, le DVD. Si tous les établissements offrent aujourd’hui l’ensemble de ce qui se trouve sur papier (romans, documentaires, jeunesse, BD/mangas, revues), l’arrivée du CD et/ou du DVD constitue encore un événement dans bon nombre d’institutions modestes qui passent aujourd’hui encore à cette occasion du vocable de bibliothèque à celui de médiathèque, poursuivant un mouvement entamé dans les années 1980′.

L’arrivé du numérique, non plus en tant que support (le CD et le DVD, écrits en 0 et 1 sont des supports numériques), mais en tant que formats (jpeg, mp3, avi, mpeg, divx, epub, html…) lisibles par différents type de supports (smartphones, ordinateurs, tablettes…) a commencé à changer la donne. Les bibliothécaires ont été tentés de transposer leurs collections vers des supports électroniques (disques durs, serveurs…) à mesure de l’apparition de formats adaptés aux différents types de média : écrit, iconographique, audio, audio-visuel. Ainsi, de la bibliothèque électronique de Lisieux à partir de 1996 aux heures du conte numérique sur tablettes et vidéoprojecteurs d’aujourd’hui, en passant par Européana et les eBooks, c’est un seul mouvement continu de transposition de collections préexistantes. Ainsi la bibliothèque de Bexar, sans papier mais avec ses liseuses, tablettes et ordinateurs portables reste calquée sur une bibliothèque classique.

Pourtant, l’âge numérique induit aussi de nouveaux usages, de nouvelles formes d’art, des médias inédits et des possibilités de service nouvelles. Certaines d’entre elles ont leur place dans les bibliothèques. Il est donc temps de s’emparer de la problématique de la lecture numérique.

Où en êtes-vous par rapport à Aulnay sous Bois?

a) 2011 : Votre bibliothèque regarde passer le train
b) 2012 : Première pierre, l’occasion a fait le larron
c) 2013 : L’aventure continue, l’offre se structure, s’étoffe
d) 1950 : De toute façon, il n’y a pas de train près de la bib.

Partout, les jeux vidéos, les pirates box, les fablabs, les copy-parties et autres flashmobs entrent peu à peu dans le vocabulaire bibliothéconomique… à défaut de réalisation concrète. Ces innovations sont le plus souvent le fait de ce que Lionel Dujol a appelé dès 2009 des crapauds fous :

Les bibliothèques ont aussi leurs crapauds fous. Beaucoup plus que l’on ne croit. Ici , ils ont ouvert un blog malgré le scepticisme d’un élu ou d’un service communication. Là, ils ont installé des consoles de jeux en plein milieu de la bibliothèque ou ont permis d’emprunter des jeux vidéos. Ceux là proposent d’emprunter des bibliothécaires. Ici, ils ont transformé leur catalogue en blog. Cette bibliothèque a décidé de mettre à disposition son fonds patrimonial photographique sur un réseau social. Là on permet à des internautes d’améliorer le fichier des autorités du catalogue. Ici, de prêter un nombre illimité de livres … bientôt pour un temps illimité ? D’autres demandent l’abolition des amendes pour cause de retard …. certains ont même rêvé d’effacer l’ardoise devant une wii

En 2014, on manque toujours de crapauds fous dans les bibliothèques. En avez-vous un dans votre établissement? Comment est-il perçu par ses collègues, la direction, la tutelle? Est-il totalement bridé ou parvient-il malgré tout à des réalisations concrètes?

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