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Popinette, recherche documentaire et vie courante

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Ce dimanche j’étais à un repas de famille. Au gré de la conversation, nous en sommes arrivés à parler de ris de veau et de… popinette!

Pour le ris de veau, une question me taraudait : les trippes, ce sont les intestins, les rognons correspondent aux reins, etc, mais le ris de veau, à quelle partie de l’animal cela se réfère-t-il? Comme aucun des convives ne connaissait la réponse, j’ai demandé à la maîtresse de maison si elle avait un dictionnaire. A l’entrée “Ris de veau”, elle a lu que cela correspondait au thymus. Nous n’étions pas plus avancés. A l’entrée “Thymus”, nous avons appris qu’il s’agit d’une glande ayant un rôle immunitaire et se situant le long de la trachée. Mission accomplie.

En revanche pour la popinette, dont un convive nous a dit qu’il s’agissait d’une fleur, je savais que le dictionnaire ne nous serait d’aucun secours. En effet, il s’agissait certainement d’un nom usuel local, inconnu de la langue française académique. C’est courant en botanique. Voyez les noms de plantes que cite Marcel Pagnol dans ses romans. 80% des noms sont des noms typiques de la Provence (sans doute pour faire plus authentique). Non que les plantes correspondantes soient endémiques de cette région. Simplement elles portent d’autres noms locaux ailleurs. Par acquis de conscience, notre lectrice a tenter de vérifier, sans succès, ce qui était prévisible.

Une encyclopédie ne nous aurait pas plus aidé, et à moins de disposer d’un atlas des plantes poussant en Bretagne, les livres avaient donc montré leurs limites, dans la mesure où nous n’allions pas aller dans une bibliothèque ou une librairie, ne serait-ce que parce que le dimanche, peu sont ouvertes dans les parages. Il y a 25 ans les choses se seraient donc arrêtées là.

Mais en 2012, Internet est accessible de partout : quelqu’un a dégainé son smartphone. Pourtant, après avoir tapé “Popinette” dans sa barre de recherche, rien qui se rapporte de près ou de loin à la botanique dans les nombreux résultats proposés. Conclusion temporaire : si on trouve de tout sur internet, on n’y trouve pas encore tout.

Un peu plus tard, j’ai tenté ma chance. En tapant “popinette fleur”, j’ai trouvé que le nom français est l’Asphodèle. C’est même cette fleur qui a donné son nom à la salle de spectacles d’une commune voisine. La variété commune est l’asphodèle blanc (Asphodelus albus). La variété spécifique de la Bretagne est l’asphodèle d’Arrondeau. Monsieur Arrondeau était un Inspecteur d’Académie, érudit et féru de botanique. Il a donné à la fleur son nom scientifique latin : Asphodelus macrocarpus subsp. marcrocarpus var. arrondeaui

L’idée d’ajouter le mot fleur à ma requête vient-elle de mon côté geek, ou est-ce parce que la recherche d’information fait partie de mon métier? Quand on ne sait pas comment définir son métier avec ses proches (cf Ces métiers auxquels les autres ne comprennent rien), n’est-ce pas la meilleure manière de l’expliquer?

Évidemment, poser deux mots au lieu d’un dans une requête est le B-A-BA. Les techniques de recherche et de veille sont plus élaborées et surtout en constante évolution. Pour rester expert dans notre domaine, les spécialistes de l’information que nous sommes doivent entretenir leurs compétences informationnelles.

Nombreuses sont les ressources pour se former. Mais pour se tenir à la page, il est nécessaire de choisir des ressources non seulement pertinentes, mais récentes. Voici donc un exemple parmi les plus récents de formation en compétences informationnelles, en deux parties :

  • Recherche et veille documentaire:

    La recherche documentaire en ligne : comment trouver ce dont on a besoin ? La veille : au fait, qu’est-ce que c’est ?

  • Partage d’expériences autour de la recherche documentaire :

    Tout le monde pourra faire part de ses expériences de recherche documentaire, dans le cadre de son travail ou d’une autre activité : quels outils de recherche utilisés ? comment classez-vous les ressources trouvées ? Les partagez-vous ? Cherchez-vous seul, en groupe ? Comment évaluez-vous la pertinence et la qualité des ressources que vous trouvez ? Etc.

Mais les compétences informationnelles sont également un plus dans bien d’autres métiers que les nôtres, comme le montre ce film de l’université du Québec : Compétences informationnelles = Professionnel de haut niveau

Les individus, cinq ans, dix ans après avoir obtenu leur diplôme, s’ils sont demeurés à leur niveaux de connaissances et de savoirs qu’il ont eu quand ils ont obtenu leurs diplômes, sont complètement dépassés. [Cela concerne non seulement les profils techniques, mais bien d’autres professions également] C’est le défi des travailleurs de la connaissance de constamment [se] mettre à jour et forcément ça procède d’habiletés et de compétences personnelles importantes.

André Goyette (Société d’électrolyse et de Chimie Alcan)

Presque toutes les professions sont en fait concernées. Ainsi, l’infirmière et le menuisier, dont ma grand-tante avait identifié les métiers si facilement, continuent à se former. L’infirmière a une formation à Paris bientôt, tandis que son mari a visité un salon de l’habitat récemment.

Quelque soit votre métier, quelles sont vos pratiques en matière de recherche d’information pour rester compétent dans votre domaine? Gardez-vous les mêmes habitudes depuis des années, ou au contraire, faites-vous évoluer vos méthodes? Comment vous formez-vous? Par autoformation, par des organismes de formation continue, par échange avec des collègues, par des visites de salons professionnels? Par d’autres moyens encore?

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