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Choc des cultures

SignalisationBiennale
Panneaux de signalisation installés à travers la ville de Lyon lors de la Biennale d’art contemporain. C’est plus dans l’esprit troisième lieu que “pas de nourriture, pas de téléphone, pas de bruit” !

Je viens d’observer quelque chose qui m’attriste. La bibliothèque où je me trouve fourni de confortables fauteuils très “troisième lieu”. Dans un coin, un groupe d’étudiants s’est installé au niveau de ces fauteuils, mais… ils sont assis parterre, sur la moquette, face à la baie vitrée, avec leurs affaires autours d’eux et sur les fauteuils. L’un d’eux utilise même son fauteuil comme table. Les quatre jeunes sont silencieux et studieux. Je trouve intéressante la manière dont ils s’approprient les lieux.

Or une surveillante, je ne peux pas l’appeler bibliothécaire, vient de leur demander de ne pas rester parterre, avec l’air de se dire “c’est quand même incroyable de faire ça dans une bibliothèque”. En retournant vers sa banque de renseignements, elle est passée près de ma voisine. Celle-ci est devant un ordinateur en wifi, Blackberry à portée de la main, et potasse ses cours. Certes, elle a aussi un livre entre les mains. La surveillante lui a demandé d’enlever sa bouteille d’eau de la table pour la mettre sur la moquette au sol.

Alors que la direction cherche à faire évoluer l’institution vers la notion de troisième lieu, l’achat des fauteuils en atteste, le personnel en est resté au temple de la lecture.
Devant moi, se trouve un panneau avec des logos signifiant : pas de nourriture, pas de téléphone, pas de bruit.

Le troisième lieu, c’est, après le travail et la maison, un lieu de sociabilité où se détendre ou se retrouver entre amis. Le pub ou le café sont souvent cités comme archétypes du troisième lieu. J’imagine un cafetier demandant à ses clients de ne pas allonger les jambes en terrasse et de mettre leur consommation parterre s’ils lisent le quotidien fourni par le bar.

Il est temps de lever certains interdits en bibliothèque

Il ne suffit pas de modifier les espaces et d’acheter quelques meubles pour réaliser une bibliothèque troisième lieu. C’est aussi une question d’état d’esprit : le personnel doit y être sensibilisé ou cela ne servira à rien.

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<MAJ du 15 septembre 2015 : Fais pas ci, fais pas ça>

Les interdits en bibliothèques ont fait l’objet d’un mémoire de DCB très intéressant, la même année que ce billet :

Lisez en particulier la troisième partie : Interdire moins pour accueillir mieux et la description de la mise en pratique à Anzin (p. 46 et suivantes).

Quand c’est possible, diviser les locaux en espaces aux usages et interdits différenciés, comme à Angers par exemple :

Sûr qu’il n’arrivera pas à Anzin ce qui s’est passé à la BU de Strasbourg, où un groupe Fb a été monté pour dénoncer les incohérences des interdits quand ils ne sont pas respectés par le personnel lui-même :

Groupe FB « Pour que le responsable de la bibliothèque de droit privé parle moins fort ! » (Plus en ligne)

</maj>

2 commentaires sur “Choc des cultures”

  1. on dira selon qu’on tient ou non aux marques ou aux manques de savoir-se-tenir dans les lieux publiques que ces lecteurs étaient :
    – par terre, lisant sagement
    ou
    – par terre, gisant salement

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