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Livre, lecture, culture (2)

Le billet précédent se terminait sur la question : faut-il que les bibliothèques limitent leurs animations autour du livre papier sous sa forme codex? Faut-il que le personnel soit de formation exclusivement littéraire?

Je ne le pense pas.

A partir du moment où la Dewey, dans son ambition universaliste, couvre une large part de la connaissance humaine, je ne vois pas pourquoi il faudrait se borner à des concours d’écriture et à des accueils d’auteurs, en dépit de cette définition du Dictionnaire du Diable dont j’apprécie l’humour :

Lecture publique : Promotion du livre par le spectacle de clowns et l’exposition d’art contemporain.

Mais dont le commentaire associé des auteurs me laisse perplexe :

c’est une gentille moquerie sur la mode des animations – qui n’ont parfois qu’un bien lointain rapport avec le livre ou une bibliothèque.

La bibliothèque doit-elle promouvoir le livre, ou la lecture ? Doit-elle promouvoir la lecture ou la culture ? Si on pense que culture = lecture, voir culture = livre, alors oui, les spectacles de clown n’ont pas leur place dans une bibliothèque. Si au contraire, ainsi que je le démontre dans le billet précédent, la culture est plus large que le livre, alors on peut organiser du spectacle vivant, des expositions de peinture, de photo, des expositions thématiques sur le cycle de l’eau ou l’éco-tourisme.

Lorsque j’ai pris en charge les accueils de classe à l’Hermitage, la première séance était consacrée au différents supports disponibles à la bibliothèque municipale : romans ;-), documentaires, journaux et revues, BD, albums enfants, musiques, films, etc, en n’oubliant jamais les postes Internet. La deuxième séance reposait sur des CD, la troisième était centrée sur la projection d’un DVD, avec éventuellement des compléments d’information sur Internet, et la quatrième était un spectacle vivant avec l’association «Ecoutez Voir» .

La dernière animation à laquelle j’ai participé jusqu’à mon départ (je n’étais pas que BD-thécaire), était un couplage entre une exposition d’arts plastiques d’une part, et le théâtre d’autre part. Durant un mois, la bibliothèque a accueilli un ensemble d’une vingtaine de peintures et installations représentatives des principaux courants de l’art du XXe siècle. Vers la fin de l’exposition, ont eu lieu deux visites guidées réalisées par une actrice de théâtre. Le tout, intitulé «Flavy Kazetenn», est organisé par la compagnie Quidam, et proposé aux bibliothèques municipales et centres culturels d’Ille-et-Vilaine. Quel rapport avec le livre? Aucun, et alors? C’était ludique, instructif et original. Si on veut briser l’image de la bibliothèque comme temple du livre et en faire un lieu de vie du type troisième lieu, cela passe par ce style d’animations.

Flavy Kazetenn
Une animation basée sur les arts plastiques et le théâtre, où le bibliothécaire a un petit rôle vers la fin de la pièce.

Nous voilà au cœur du thème de ce blog : une bibliothèque dite de lecture publique, c’est quoi, ça sert à quoi, quelles évolutions ?

NB : Dans la Dewey : Arts plastiques : 730, Musique : 780, Théâtre : 792, etc…

Mais peut-être ne devrait-on s’occuper que de Bibliothèques (020), de manuscrits et de livres rares (090)!
et ne pas s’occuper de culture scientifique, alors qu’elle représente trois classes sur les dix :

  • 300 Sciences sociales
  • 500 Sciences naturelles et mathématiques
  • 600 Technologie (Sciences appliquées)

    Cette marguerite sert à l'apprentissage de la Dewey par les enfants. Elle reprend les codes couleur de la classification et utilise des termes mieux adaptés à leur âge. Ainsi les trois classes liées aux sciences deviennent : Vivre ensemble/Observer la nature/Soigner, fabriquer. Je l'utilisais à chacun de mes accueils de classe.

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