Aller au contenu
Accueil / Qui aime bien châtie bien

Qui aime bien châtie bien

La demande offrée

Vous souvenez-vous du bibliothécais sans peine? Il s’agit de ce guide de survie linguistique à destination des non-professionnels qui s’introduisent dans ce monde merveilleux et un peu étrange et angoissant qu’on appelle « la bibliothèque ». Rédigé sur le mode humoristique, façon Assimil, il a été publié dans le BBF il y a quelques temps déjà (2007), mais est toujours consultable en ligne sur le site de la revue.

Un nouveau lexique, à destination des professionnels celui-ci, fait le buzz actuellement. Oui, il n’y a pas que les chats qui chutent de la marionnette de Nikos Aliagas dans les Guignols de l’info, sur « l’ancêtre d’Internet » à faire le buzz ;-).

Son nom? Dictionnaire [du diable] des bibliothèques

Le ton y est plus caustique que chez son cousin le bibliothécais, et il est émaillé de « private jokes » (j’adore l’allusion aux bars du Maine-et-Loire pour parler de la BU d’Angers) :

Adjoint à la culture : Non-professionnel souhaitant confisquer à son profit une partie du pouvoir en matière de pilotage de la bibliothèque, sous le fallacieux prétexte qu’il a été élu pour cela.
Amazon.fr : Gadget clinquant dont s’inspirent démagogiquement les catalogues de bibliothèques. Comme si de sottes considérations d’ergonomie et de convivialité pouvaient rivaliser avec la sobre beauté d’une interface Telnet.
Bibliothécaire traditionnel : Bibliothécaire capable de sacrifier un lecteur pour conserver un livre.
Bibliothécaire moderne : Bibliothécaire capable de sacrifier un livre pour conserver un lecteur.
Blog : Astucieux moyen de communication, permettant à trois bibliothécaires de prolonger leur discussion du jour en évitant les désagréments du bistro, notoirement bruyant et mal fréquenté en Maine-et-Loire.
BPI : Boîte de nuit parisienne. Les 18-22 ans sont tout émoustillés d’y aller avec des amis, font la queue pendant deux heures et se font refouler par manque de place avant de finir au bistro – où on est finalement bien mieux.
Conseil supérieur des bibliothèques : En 1989, symbole de l’intérêt des pouvoirs publics pour les bibliothèques. En 2011, symbole de l’intérêt des pouvoirs publics pour les bibliothèques.
Filmolux : Tissu précieux, que l’on protège des dégradations (plis, cloques, etc…) en le tendant avec soin sur un support rigide appelé « livre » (voir Livre).
Gestion des conflits en bibliothèque : 658.405

Mais ce n’est pas la seule différence. Alors que le Bibliothécais a été publié d’un seul tenant dans une revue papier, le dictionnaire du diable paraît sous forme de feuilleton dans un blog dédié. Il est vrai que les feuilletons ne datent pas du Web ; pensons à Alexandre Dumas et à Eugène Sue (Oui, un hybride, ex biochimiste qui plus est, peut avoir quelques références littéraires. Je suis hybride à bien des égards, pas seulement en termes bibliothéconomiques). Mais le fait qu’il paraisse dans un blog permet les commentaires immédiats des lecteurs, tant sur le fond (« J’aimerais bien une définition de l’ABES »…), que sur la forme : mais il est où, le tweet? Y-a-t-il un RSS quelque part? Cela va bien plus loin que le courrier des lecteurs des revues papier : non seulement les lecteurs réagissent et les auteurs répondent, mais les lecteurs réagissent les uns avec les autres. Ainsi, c’est un lecteur qui a mis au point le flux RSS… qu’il a mis en ligne sur un autre blog, dans un commentaire, alors qu’il a lui-même son propre blog, le tout étant relié par hypertexte.

Alors que je l’avais intégré à mon Netvibes, j’ai remarqué un petit défaut dans le RSS. J’’y suis donc allé de mon propre commentaire, auquel les auteurs du dico, puis celui du flux ont réagi. Le flux RSS est maintenant opérationnel à 100%. De plus, il sera possible à partir d’avril, de contribuer en proposant nos propres définitions, et on peut d’ors-et-déjà commenter l’une ou l’autre définition (passer par les archives).

En résumé, depuis le début de sa publication, le dictionnaire évolue tant sur la forme que sur le fond, grâce à l’interaction avec les lecteurs. Il s’agit véritablement de « nouveaux usages », que le papier ne permet pas. Le Bibliothécais, de quatre ans son ainé, même mis en ligne sur le site de la revue, reste ainsi dans une logique papier propre à l’époque de sa parution. C’est ce que ne comprennent pas les professionnels du livre : un livrel n’est pas un livre.

Et longue vie au Dictionnaire du Diable, où tant les hybrides que les classiques en prennent pour leur grade!

<MAJ du 9 mars 2017 : un lexique pour les « usagés »>

Ben oui. Si la demande offrée de la production satisfaite j’en fais pas assez, alors ça va faire chuter les sesterces dans la cour. (Obélix et compagnie, 1976)

 

Mon bibliothécaire m’a dit que j’étais usagé ! Que je n’avais qu’à consulter les notices opaques car il devait aller faire les magasins !

Pour vous simplifier la vie en bibliothèque, retenez que :

  • Un fonds, c’est pas un fond.
  • Un OPAC n’est pas opaque.
  • L’enfer n’est pas vraiment l’enfer.
  • Un magasin est loin d’être un magasin.
  • Une cote n’est pas une côte.
  • Un désherbage n’est pas un désherbage.
  • Un champ n’est surement pas un champ.
  • Un index n’est pas un index.

Question des lecteur n°553 – Infra-monde, 22 février 2017.

</maj>

Conseil supérieur des bibliothèques : En 1989, symbole de l’intérêt des pouvoirs publics pour les bibliothèques. En 2011, symbole de l’intérêt des pouvoirs publics pour les bibliothèques.
Filmolux : Tissu précieux, que l’on protège des dégradations (plis, cloques, etc…) en le tendant avec soin sur un support rigide appelé « livre » (voir Livre).
Gestion des conflits en bibliothèque : 658.405

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *