Les différences entre le Bibliothécais et le Dictionnaire du Diable (cf billet précédent) illustrent parfaitement le débat, si l’on peut l’appeler ainsi, entre Daniel Bourrion et l’enssib, la « maison mère ».
Dans son article Grand corps malade, déjà abordé dans ces pages, Daniel Bourrion évoque le « Recrutement endogamique (les concours d’entrée au métier de conservateur ne peuvent que recruter des gens qui ont lus tout Deleuze mais ne savent pas qu’une souris n’est pas qu’un rongeur) [et la] formation initiale totalement dépassée et purement théorique« . Je note au passage que le point de vue de Daniel Bourrion est assez proche du dictionnaire du diable :
Concours de l’enssib : Sélection sévère afin de s’assurer que ce soit bien des historiens qui dirigent les bibliothèques de médecine.
Cela a amené Anne-Marie Bertrand, directrice de l’enssib, à faire un petit clin d’œil sur un éditorial du site de l’institution :
PS à l’attention de Daniel Bourrion : l’enssib ne possède pas qu’une table de ping-pong ; elle a aussi un baby-foot et deux pianos numériques. Comme quoi, le monde numérique ne nous est pas complètement étranger !
Il est vrai que de mon temps, nous n’avions que la table de ping-pong ;-). Mme Bertrand aurait pu faire un commentaire sur Face Ecran, comme elle savait le faire chez Nicolas Morin en 2007. Elle a préféré un éditorial sur le site institutionnel. Oui Mme Bertrand a utilisé Internet, mais d’une manière qui témoigne d’un raisonnement papier, à l’instar du Bibliothécais, comme au temps des grandes polémiques entre écrivains et philosophes par courriers puis journaux interposés. Comment voulez-vous que les lecteurs de l’éditorial comprennent le clin d’œil du Post Scriptum, alors qu’il n’y a même pas un lien hypertexte vers le billet incriminé?
Je suis donc totalement d’accord avec Daniel Bourrion qui, ne pouvant réagir directement sur le site de l’enssib (pas de commentaires possibles), en est réduit à répondre depuis son blog :
L’un des plus grands bouleversements du web est en effet justement le fait qu’il (le web) fait éclater les logiques verticales qui, comme je le disais récemment, structurent encore trop et l’école, et le milieu des bibliothécaires. Ce clin d’œil unilatéral me semble donc être en soi une manifestation de plus de ce que j’avançais dans Grand corps malade.
Évidemment, les commentaires vous sont ouverts ici ou, mieux, nous pouvons aller discuter de tout cela sur votre site : il suffirait pour cela d’ouvrir un espace d’échanges sous votre éditorial (je gage n’être pas le seul à souhaiter débattre avec l’école et sa directrice sur leurs propres espaces).
<Mise à jour du 23 fev 2011 : Le site de l’enssib est sur le point de changer>
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