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Les Bibliothèques : 40 ans dans le futur
Cliquez pour voir l’intégralité sur quatre décennies

Plusieurs auteurs de la revue Argus ont réalisé une ligne du temps humoristique sur l’avenir des bibliothèques (Argus est la revue officielle de la Corporation des bibliothécaires professionnels du Québec). Le site Lucidité (Gamification et jeux dans l’espace public) Propose en ligne l’intégralité du document :

Les bibliothèques : 40 ans dans le futur

Les événements sont tous plus drôles les uns que les autres. Par exemple, Le revival du livre papier dix ans après sa disparition, comme les vinyles actuellement, est très bien vu.

Parmi les thèmes récurrents, l’évolution de la notion de document est hilarante, notamment celle qui fait d’Ikéa un partenaire. Les promesses périodiques de rapports sur les succès des bibliothèques scandinaves et les annonces non moins périodiques de la disparition des bibliothèques reflètent bien la réalité. D’autres thèmes font rire… jaune… justement parce qu’ils reflètent la douloureuse réalité. Ils sont dignes des meilleures définitions du Dictionnaire [du diable] des bibliothèques :

Les bibliothèques ont toujours un train de retard :

  • 2018 : Après quelques années de retard, les bibliothèques arrivent en force sur les réseaux sociaux! Des comptes Facebook, Twitter et LinkedIn sont créés par centaines. Dommage, on ne compte plus que 34000 utilisateurs dans ces réseaux. [Depuis le lancement de Google+1, Mark Zuckerberg a décidé de délaisser les pages Fan de Facebook pour se concentrer sur les applications et les partenariats. Si les bibliothèques attendent 2018 pour créer des pages Fan, elles arriveront en effet après la bataille.]
  • 2028 : Ouverture de la première ludothèque nationale à Montréal. La fréquentation est spectaculaire dès son ouverture. Les bibliothécaires n’en reviennent pas : les jeunes apprécient les jeux vidéo!
  • 2042 : Un comité de bibliothécaires arrive à la conclusion que c’est la réalité augmentée qui attirera les jeunes en bibliothèque. Ces derniers boudent le projet, car ils trouvent que ça fait tellement 2040. [Moi j’aurais écrit “tellement 2030”]
  • 2044 : Réalisant l’échec de la bibliothèque 3e lieu, les dirigeants se résignent à accepter la bibliothèque 11e lieu. Nous sommes maintenant après les cliniques dentaires, mais avant la piscine municipale.

Ce retard a-t-il à voir avec la psychorigidité?

  • 2016 : Un projet-pilote est mené dans l’ensemble des bibliothèques québecoises pour permettre la consommation de boisson. Les employés déclenchent une grève générale.
  • 2019 : Suite à quatre plaintes d’usagers sur les bornes d’auto-prêt, les responsables organisent une rencontre extraordinaire. Trop complexe pour monsieur et madame tout le monde, ces dernières sont immédiatement retirées. Vive les comptoirs géants!

Ne nous inquiétons pas, à part nous, personne ne s’en soucie :

  • 2013 : des jeunes étudiants de l’EBSI espèrent changer l’image de la profession en organisant un Lib-dub… 26 personnes regardent la vidéo sur Youtube.
  • 2026 : Un groupe de bibliothécaire plein de motivation espère changer l’image des centres de documentation. Le premier calendrier de bibliothécaires nus fait son apparition… dans l’indifférence générale.

Nos querelles byzantines et nos chapelles n’intéressent en effet que notre corporation. C’est regrettable mais c’est un fait : sous couvert d’esprit de corps, nous confondons parfois corporation et corporatisme (Le corporatisme désigne la tendance qu’ont les membres d’un corps professionnel ou administratif à privilégier leurs intérêts matériels au détriment de ceux du public qu’ils servent). Même nos usagers sont indifférents, malgré toutes nos tentatives de les impliquer et de faire du lien social avec eux. Certains ne sont pas capables de retenir les horaires d’ouverture ou les conditions de prêt. La majorité ne comprend pas que des gens travaillent à la bibliothèque (ma phrase pourrait s’arrêter là), que des gens travaillent à la bibliothèque même quand celle-ci est fermée au public. Alors les faire participer à nos débats, tandis qu’ils ont déjà leur propre métier, c’est peine perdue. Je ne parle pas des gens qui ne mettent jamais les pieds dans nos établissements !

Par conséquent, chacun des blogs de la biblioblogosphère (qui ne représente qu’une sous partie de notre confrérie, et pas la partie qui corrige les copies de concours) devrait arborer le logo suivant :

Les sociétés de Buzz Marketing vous ignorent, vous ne recevez pas d’offre pour gagner de l’argent avec votre blog… Et alors? Affichons le fièrement sur nos blogs!

Même les plus qualitatifs, même les plus intéressants, ne le sont que pour un tout petit public. Car nous sommes notre propre public, et nous ne sommes qu’un tout petit public, un microcosme (microcosme : une partie réduite de la société qui se prend pour le tout). Ainsi les dix premiers blogs en sciences de l’information selon Wikio (pour octobre 2010), s’échelonnent de la 399e à la 2376e place au classement général tous thèmes confondus (respectivement 399e, 404e, 881e, 961, 1021e, 1804e, 1996e, 2028e et 2376e). Je ne vous parle pas du 34e ou du 122e !

Toutefois, ce n’est pas parce qu’on a peu d’audience qu’il ne faut plus écrire pour notre Landerneau… au moins  jusqu’en 2049, puisque après la colonisation de Mars et la première invasion extra-terrestre, les bibliothécaires seront toujours là, selon la ligne de temps de nos amis du Québec.

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